Têtes de cochons devant des mosquées en France : 11 arrestations en Serbie information fournie par AFP 29/09/2025 à 17:47
La Serbie a annoncé lundi l'arrestation de 11 personnes dans le cadre d'une enquête sur plusieurs actes criminels en France, dont des attaques contre des synagogues et des mosquées, commis selon elle sous influence d'un service étranger.
Ces onze ressortissants serbes, identifiés seulement par leurs initiales, ont participé à plusieurs opérations en France et en Allemagne avec pour objectif de diffuser "des idées prônant et incitant à la haine, à des discriminations et à la violence fondées sur des différences" de couleur de peau, de religion, de nationalité et d'origine ethnique, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur serbe.
Ces activités ont été réalisées entre avril et septembre 2025, notamment "en jetant de la peinture verte sur le Musée de l'Holocauste, plusieurs synagogues et un restaurant juif, en collant des autocollants aux contenus "génocidaires" ; en plaçant des têtes de cochon près de sites religieux musulmans — tout cela dans la région parisienne", précise le communiqué, qui évoque aussi des actes en Allemagne.
Les 11 individus auraient été entraînés par un douzième, "actuellement en fuite" et "agissant sous les instructions d'un service de renseignement étranger", selon le communiqué du ministère de l'Intérieur serbe, sans préciser de quelle nationalité pourrait être ce service de renseignement.
Ils sont soupçonnés "d'association de malfaiteurs, de discriminations et d'espionnage", et seront présentés dans les 48 heures au parquet pour être interrogés.
"Leurs objectifs incluaient la diffusion d'idées prônant et incitant à la haine, à des discriminations et à la violence fondées sur des différences" de couleur de peau, de religion, de nationalité et d'origine ethnique, toujours selon l'Intérieur serbe.
- Ingérence -
Depuis octobre 2023, le spectre d'une ingérence étrangère en France plane sur plusieurs enquêtes, des étoiles de David taguées aux têtes de cochon déposées devant des mosquées, des tentatives de déstabilisation que beaucoup d'observateurs attribuent à la Russie.
Dans le dernier dossier en date, neuf têtes de porc, animal considéré comme impur par l'islam, ont été découvertes début septembre devant des mosquées à Paris et en région parisienne. Rapidement, l'enquête a évoqué un véhicule dont la plaque d'immatriculation était serbe et une ligne téléphonique croate.
Le 3 septembre, toujours à Paris, des agents de l'Arc de Triomphe avaient constaté la présence de quatre affiches présentant un soldat russe avec la mention "dis merci au soldat soviétique vainqueur" - une enquête est ouverte pour dégradations de bien classé en réunion, pour servir les intérêts d'une puissance étrangère.
Avant cela, plusieurs Serbes avaient déjà été arrêtés en France dans le cadre de l'enquête sur des jets de peinture verte, fin avril, sur le Mémorial de la Shoah, trois synagogues et un restaurant à Paris.
Ils sont suspectés d'avoir dégradé ces lieux juifs "dans le but de servir les intérêts d'une puissance étrangère", selon une source judiciaire, possiblement la Russie.
La Serbie est restée proche de la Russie après l'invasion de l'Ukraine de 2022 : plusieurs vols directs relient les deux pays chaque jour, une grande diaspora russe s'est installée à Belgrade et des ministres et officiels serbes se sont rendus à Moscou depuis.