Taxe sur les sucres transformés : "On cherche des sous", la lutte contre l'obésité est un "prétexte", accuse Michel-Edouard Leclerc information fournie par Boursorama avec Media Services 18/11/2024 à 11:13
"Il y a une vraie lutte contre l'obésité à mener", explique Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E.Leclerc, ce lundi 18 novembre sur BFMTV/RMC. Mais il estime qu'avec "l'urgence politique qu'on nous impose", "on fait peur à tous les Français".
Début novembre, dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de la Sécurité sociale pour 2025, les députés ont adopté un amendement de l'écologiste Sabrina Sebaihi, visant à instaurer une taxe sur les sucres ajoutés dans les produits alimentaires transformés. Un vote qui n'a toutefois aucun caractère définitif, en raison de l'usage probable par le gouvernement de l'article 49.3 qui lui permettra de conserver dans le texte final les amendements de son choix. Un peu plus tôt dans la presse, la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq s'était néanmoins dite favorable à une telle taxation . En désaccord avec la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, elle avait fini par faire un pas en arrière.
Selon Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E.Leclerc, "tous ces discours sur les prix élevés, sur les taxes, sur l'injonction de l'Etat... aujourd'hui on a compris qu'ils sont là pour couvrir une discussion budgétaire où on cherche des sous", a-t-il assuré sur BFMTV/RMC ce lundi 18 novembre, estimant que la lutte contre l'obésité est ici un "prétexte". Pour rappel, face au dérapage budgétaire, le gouvernement est sous forte pression pour trouver des économies. Objectif : réduire le déficit de 60 milliards d'euros afin d'éviter que celui-ci ne dépasse les 6% du PIB, une dérive qui vaut à la France de faire l'objet d'une procédure de Bruxelles pour déficit excessif.
"L'inflation pourrait redémarrer très vite"
"Il y a une vraie lutte contre l'obésité à mener, sur la composition des produits, ça passe par l'éducation, revoir les recettes, etc. Mais là, dans l'urgence politique qu'on nous impose, qui surdramatise le déficit français, la faillite française : ça déconne, on fait peur à tous les Français, du coup la consommation est retenue", s'est-il désolé.
Puis de s'alarmer : "L'inflation pourrait redémarrer très vite. Avec tout ce débat à l'Assemblée nationale, personne ne comprend trop qui va avoir le dernier mot, on sait qu'il y aura un 49.3... On parle de beaucoup de taxes, au début c'était des taxes chez les riches, maintenant c'est des taxes sur le sucre, sur tel produit..." Le distributeur a notamment remarqué que "les consommateurs retiennent leur consommation. On le voit dans les magasins. Ils sont très attentistes. Sur l'alimentaire, ça a repris un petit peu, mais c'est juste-juste."