Taxe sur les autoroutes : Eiffage promet à ses actionnaires de mettre en œuvre "toutes les voies de recours" information fournie par Boursorama avec Media Services 28/09/2023 à 10:51
Le groupe a évalué dans un communiqué à environ 117 millions d'euros le coût de la nouvelle taxe.
Eiffage a estimé jeudi que la nouvelle taxe sur les concessions autoroutières prévue dans le projet de loi de finances 2024 entraînerait pour le groupe une baisse d'"environ 117 millions d'euros" de son résultat opérationnel consolidé. Le groupe s'est également engagé auprès de ses actionnaires à tout mettre en œuvre pour "faire valoir ses droits".
Le gouvernement prévoit d'instaurer en 2024 un impôt "sur les infrastructures de transport de longue distance", qui doit lui rapporter 600 millions d'euros annuels pour financer la transition écologique. Cette taxe cible les grands aéroports et surtout les concessionnaires autoroutiers tels Vinci, Sanef ou Eiffage en raison de leur rentabilité jugée excessive par l'exécutif.
Pollueur-payeur
"Ce sont des infrastructures de transport polluantes, que ce soit la route ou l'aérien", avait déclaré mercredi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire en présentant le projet de budget 2024. Or "le meilleur des financements" pour les investissements "extrêmement élevés" et "impératifs" nécessaires en matière de transition écologique, "c'est de faire en sorte que ceux qui polluent davantage contribuent davantage ", avait-il insisté.
Eiffage, qui exploite 2.323 km d'autoroutes en France via ses filiales APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône) et AREA, a évalué dans un communiqué à "environ 117 millions d'euros du résultat opérationnel courant consolidé du groupe" l'incidence qu'aurait eue cette taxe "sur les comptes arrêtés au 31 décembre 2022".
Le groupe français de BTP, d'infrastructures et de concessions autoroutières dit également avoir "pris note" des avis récents du Conseil d'État, qui avait mis en garde mi-septembre contre le risque juridique "élevé" d'un impôt ciblant uniquement les sociétés d'autoroutes, mais laissant la voie ouverte à une taxation plus générale. "Eiffage s'engage auprès de ses actionnaires à mettre en œuvre toutes les voies de recours et tous les moyens appropriés afin de faire valoir ses droits, notamment quant au respect du contrat" avec l'Etat, ajoute le communiqué.