Taxe sur l'aérien : le ministre des Transports veut "une pause"
information fournie par Boursorama avec Media Services 11/07/2025 à 12:59

Philippe Tabarot à Paris, le 16 avril 2025. ( AFP / LUDOVIC MARIN )

"On voit que la taxe sur les billets d'avion de l'an dernier a probablement ralenti un petit peu l'attractivité de notre pays", a estimé le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot sur franceinfo ce vendredi 11 juillet, rejoignant en cela les organisations professionnelles du secteur, compagnies comme aéroports.

Il met en garde contre "un risque de décrochage". Ce vendredi 11 juillet, le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot a dit sur franceinfo souhaiter "une pause" dans la taxation du secteur aérien, au moment où le gouvernement prépare ses arbitrages pour le budget 2026.

"Je ne suis pas favorable à ce qu'on taxe de nouveau l'avion parce que l'avion a été taxé ces deux dernières années de manière assez significative", a déclaré Philippe Tabarot. "Je fais partie d'un gouvernement qui cherche 40 milliards" d'euros pour le budget de l'année prochaine, a-t-il remarqué. Cependant, il a appelé à être "vigilant" vis-à-vis de l'instauration de nouvelles taxes "qui vont être contre-productives et qui vont ralentir l'activité économique de notre pays".

Le ministre a pointé "un risque de décrochage" par rapport aux autres pays touristiques voisins. "Aujourd'hui, on est dans des chiffres qui sont assez stables d'une année à une autre" pour le trafic de passagers aériens en France, alors que d'autres pays comme l'Espagne, le Portugal ou l'Italie "ont des augmentations de 6 à 7% de leur trafic aérien". "On voit que la taxe sur les billets d'avion de l'an dernier a probablement ralenti un petit peu l'attractivité de notre pays", a-t-il estimé, rejoignant en cela les organisations professionnelles du secteur, compagnies comme aéroports.

Redonner "compétitivité et lisibilité au secteur" aérien

Pour l'année budgétaire 2025, le gouvernement a alourdi la taxe de solidarité sur les billets d'avion, en escomptant quelque 800 millions d'euros de recettes supplémentaires. En mars, Philippe Tabarot s'était dit à titre personnel "réservé" à l'idée d'inscrire cette hausse dans la durée, jugeant que l'"on ne doit pas taxer certains secteurs qui rayonnent au niveau mondial", allusion à la construction aéronautique dont Airbus est l'un des deux leaders.

Lors du salon de l'aéronautique du Bourget, le 20 juin, le président de la République Emmanuel Macron avait dit souhaiter "ardemment" que "le gouvernement et le Parlement puissent redonner tout à la fois compétitivité et lisibilité au secteur" aérien. Il s'exprimait lors de l'annonce d'un partenariat renforcé entre Air France-KLM et le gestionnaire des aéroports parisiens, le Groupe ADP, pour défendre la compétitivité de ces installations face aux ambitieuses plateformes turques ou du Golfe.

A l'approche de la période d'élaboration du budget 2026, "c'est le moment d'essayer de convaincre que le fait de moins nous taxer fera rentrer plus de recettes fiscales à l'État" en attirant davantage de voyageurs, avait ensuite plaidé le PDG d'ADP, Philippe Pascal, un ancien de Bercy.