Tarifs de l'électricité : "Le gouvernement a renié sa parole", accuse la CLCV information fournie par Boursorama avec Media Services 18/07/2023 à 14:38
L'exécutif a annoncé mardi 18 juillet une hausse de 10% des tarifs réglementés de l'électricité au 1er août, en raison d'une réduction progressive du bouclier tarifaire mis en place depuis deux hivers.
"Le gouvernement nous fait un coup de poignard dans le dos dans le creux de l'été". A l'antenne de franceinfo , le délégué général de l'association de protection des consommateurs CLCV a fustigé la décision de l'exécutif, qui a annoncé une nouvelle hausse des tarifs régleméntés de l'électricité, de +10% dès le 1er août. Cette augmentation concerne les clients "raccordés à un compteur d'une puissance jusqu'à 36 kilovoltampères", soit les ménages, artisans, petits commerces et artisans. La dernière hausse datait de février et s'élevait à 15%, après 4% en février 2022. Depuis 2021, le tarif réglementé de l'électricité, dont dépendent quelque 23 millions de clients, aura donc augmenté de 31%.
Selon François Carlier, il "avait été annoncé en septembre, puis en janvier, que la hausse (des tarifs réglementés de l'électricité) serait de 15% sur l'ensemble de l'année 2023". Le responsable de la CLCV accuse ainsi "le gouvernement (d'avoir) renié sa parole" et juge la méthode "inacceptable".
Sortie progressive
Face aux impératifs budgétaires, la hausse annoncée mardi n'est pas une surprise. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait annoncé en avril qu'il mettrait un terme au bouclier tarifaire sur les prix de l'électricité, annoncé à l'automne 2021 par Jean Castex, Premier ministre, pour lutter contre l'inflation énergétique qui commençait, avant même la guerre en Ukraine. "Dès lors qu'on doit faire des économies, il faut notamment sortir des dispositifs spécifiques qu'on a mis en place pendant la crise de l'inflation", "ça veut dire qu'on va devoir sortir progressivement du bouclier tarifaire sur les prix de l'énergie", d'ici 2024, avait confirmé récemment le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal sur RTL.
La hausse concerne les clients "raccordés à un compteur d'une puissance jusqu'à 36 kilovoltampères" (ménages, artisans, petits commerces et artisans). L'augmentation sera de 160 euros en moyenne par an, calcule le gouvernement. La dernière hausse datait de février et s'élevait à 15%, après 4% en février 2022. Depuis 2021, le tarif réglementé de l'électricité, dont dépendent quelque 23 millions de clients, aura donc augmenté de 31%.
Côté politique, les oppositions à l'Assemblée ont dénoncé l'annonce par du gouvernement. "C'est scandaleux, c'est honteux (...) C'est les ménages, les classes populaires et les classes moyennes qui vont payer", a pointé le patron du parti communiste Fabien Roussel, devant la presse.
La cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a dénoncé"un gouvernement aussi inutile contre l'inflation que contre le changement climatique".
C'est "tout à fait anormal que le gouvernement annonce une hausse aujourd'hui alors que rien dans nos coûts de production ne le justifie", a tancé en conférence de presse le patron des députés LR Olivier Marleix, également "très inquiet de l'évolution (des prix) du gaz".
Côté Rassemblement national, la cheffe du groupe Marine Le Pen a critiqué "plus de 25% de hausse du prix de l'électricité en six mois pour éponger la débâcle de la politique d'Emmanuel Macron et d'un marché européen qui spolie les Français".
En conférence de presse, le président du groupe indépendant Liot Bertrand Pancher a appelé à "cibler le bouclier tarifaire" et "accentuer les aides pour les familles qui en ont le plus besoin, et peut-être les diminuer pour ceux qui en ont le moins besoin". "Pour certains ce sera indolore. Mais pour les ménages modestes, cela va être très compliqué. On peut être sobre, faire des économies, mais on a toujours besoin d'un minimum d'électricité", a regretté la députée socialiste Christine Pires Beaune.
"A partir du 1er août, le bouclier tarifaire continuera de prendre en charge la protection des Français à plus du tiers de leur facture", fait valoir le gouvernement, insistant sur le fait que le tarif de l'électricité en France restera parmi les plus bas d'Europe.