Syrie-Macron pour une levée progressive des sanctions si le pays se stabilise information fournie par Reuters 07/05/2025 à 23:55
Emmanuel Macron a plaidé mercredi pour une "levée progressive des sanctions économiques européennes" visant la Syrie, à condition que le gouvernement de transition stabilise la situation dans le pays, a-t-il dit après s'être entretenu à Paris avec le président syrien par intérim Ahmed al Charaa.
"La Syrie ne pourra pas regagner sa stabilité, pas plus qu'elle ne pourra accueillir les réfugiés syriens qui souhaitent rentrer chez eux sans une reprise économique et des infrastructures réhabilitées", a déclaré le président français.
Ahmed al Charaa, qui effectuait à Paris son premier déplacement en Europe depuis la chute du régime de Bachar al Assad en décembre dernier, a estimé à son tour lors d'une conférence de presse commune que rien ne justifiait le maintien des sanctions contre son pays.
Pour cette visite controversée à Paris, Ahmed al Charaa a reçu une exemption de la part des Nations unies alors qu'il figure toujours sur une liste de sanctions contre le terrorisme pour avoir appartenu à un groupe islamiste affilié à Al Qaïda.
Critiqué notamment par la droite et l'extrême droite française pour l'invitation faite au dirigent syrien, Emmanuel Macron a justifié sa décision par la nécessité d'échanger avec les dirigeants de pays où la France partage des intérêts communs, "y compris les plus sécuritaires".
"Ce que je vois, c'est qu'il y a un dirigeant qui est en place. Il a mis fin à un régime que nous avions condamné, combattu, dont nous connaissons la responsabilité. Il est prêt à s'engager. Les premiers actes on conduit à des résultats qui vont dans le sens des engagements pris", a dit le président français.
Les deux dirigeants ont également discuté de la protection des minorités après les récentes attaques meurtrières contre des communautés alaouites et druzes.
Emmanuel Macron a demandé à Ahmed al Charaa de "tout mettre en oeuvre pour assurer la protection de tous les Syriens sans exception, quelles que soient leur origine, leur religion, leur confession, leurs opinions".
La France, a-t-il ajouté, encouragera l'Union européenne "à sanctionner systématiquement les auteurs de ces crimes qui ont profondément choqué tous les amis de la Syrie".
Le chef de l'Etat a également réaffirmé le soutien de la France "à une égalité de droit à une vie meilleure pour l'ensemble des Syriennes et des Syriens dans leur diversité".
(Rédigé par Kate Entringer)