Syrie-Les sanctions bancaires freinent l'investissement - responsable information fournie par Reuters 10/02/2025 à 13:14
par Timour Azhari
Le maintien des sanctions occidentales contre le secteur bancaire syrien bloque des investissements essentiels dans une économie ravagée par la guerre, a déploré lundi un responsable syrien, en amont de la Conférence internationale sur la Syrie prévue jeudi à Paris.
"Les sanctions ont tout arrêté. En ce moment, elles touchent principalement le peuple syrien et augmentent ses souffrances", a déclaré Ayman Hamawiye, directeur de l'Agence syrienne d'investissement, dans un entretien réalisé à Damas dans les locaux de l'agence.
Ayman Hamawiye, 36 ans, a été nommé à ce poste par les nouveaux dirigeants de Damas, emmenés par le groupe islamiste Hayat Tahrir al Cham (HTC), qui ont chassé le président syrien Bachar al Assad du pouvoir en décembre dernier à la faveur d'une offensive éclair.
Le nouveau dirigeant de l'Agence syrienne d'investissement dit recevoir des dizaines de demandes par jour de la part d'entreprises syriennes, turques et des pays du Golfe, mais aussi de quelques Européens, intéressés par des projets allant de la construction d'hôpitaux à la mise en place de programmes d'énergie éolienne et au développement de l'immobilier.
"Mais elles disent toutes qu'il est difficile (d'investir) étant donné que le secteur bancaire reste soumis à des sanctions. On ne peut pas arriver avec des millions d'euros dans sa valise. Ce n'est pas une façon de faire des affaires dans le monde d'aujourd'hui", a-t-il dit.
Les Etats-Unis ont levé en janvier, pour une durée de six mois, leurs sanctions contre la Syrie dans les secteurs de l'énergie et des transactions financières mais ont maintenu celles pesant sur la banque centrale du pays, ce qui empêche Damas d'être relié au système financier international.
L'Union européenne (UE) a également décidé en janvier de lever une partie des sanctions contre la Syrie. Selon des diplomates européens, la feuille de route de l'UE pourrait inclure la levée de certaines mesures en vigueur dans le secteur bancaire, mais les détails sont encore en cours d'élaboration à Bruxelles.
"Les mesures prises jusqu'à présent en matière de sanctions sont inadéquates", déplore Ayman Hamawiye.
(Reportage Timour Azhari à Damas; version française Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)