Surveillance maritime : zoom sur "l'Albatros" de Dassault Aviation, nouvelle vigie des mers de l'armée française
information fournie par Boursorama avec Media Services 01/10/2025 à 12:15

Le premier exemplaire du nouvel avion de surveillance et d'intervention maritime doit entrer en service fin 2026. Ces aéronefs, concentrés de technologie, seront d'abord fabriqués en France, puis en Inde, en vertu d'accords de compensation industrielle passés entre Dassault Aviation et New Delhi pour la vente des Rafale.

Un technicien de la Marine française, à bord d'un Falcon 50, en janvier 2017 (illustration) ( AFP / ANNE-CHRISTINE POUJOULAT )

Le ministère français des Armées a annoncé mercredi 1er octobre avoir commandé à Dassault Aviation cinq avions de surveillance et d'intervention maritime (AVSIMAR) supplémentaires pour remplacer la flotte vieillissante dédiée au secours en mer comme à la lutte contre les trafics ou la pêche illégale. Le contrat, notifié le 26 septembre par la Direction générale de l'Armement (DGA), constitue la confirmation d'une option passée en 2020 lorsque 7 premiers exemplaires de ces Falcon 2000 "Albatros" avaient été commandés, selon un communiqué.

Le montant du contrat n'a pas été précisé mais le coût de l'ensemble du programme pour les 12 appareils ainsi que leurs équipements et leur maintenance s'élève à 1,3 milliard d'euros, avait alors indiqué le ministère. Une seconde phase du programme prévoit, outre ces 12 avions, l'acquisition ultérieure de "moyens complémentaires", notamment des drones, ajoute-t-il.

Le premier Falcon "Albatros" a effectué son vol inaugural en janvier et doit, selon le ministère, entrer en service "fin 2026", avec un an de retard. Les 12 appareils remplaceront les 8 Falcon 50 M et les 5 Falcon 200 Gardian dont le retrait du service a débuté.

Un reflet de "l'excellence technique" des industriels français de la défense et de l'aéronautique

Dotés d'un "rayon d'action 10 à 30% supérieur à celui des avions de surveillance maritime actuels", ils seront basés à Lann-Bihoué (Morbihan), ainsi qu'à Tahiti et en Nouvelle-Calédonie.

Développé sur la base civile du Falcon 2000 LXS, "l'Albatros" sera principalement employé pour des missions de surveillance et de protection mais aussi de soutien aux populations en cas de catastrophe naturelle. Pour assurer ce rôle de vigie des mers, il est équipé d'un détecteur de balise de détresse, et dispose d'un système de largage de canot de survie et de marqueurs fumigènes pour les mission de sauvetage en mer. Les capteurs de l'avion ont eux fait l'objet d'un développement croisé entre les spécialistes français Thales, Safran et Naval Group, qui reflète "l'excellence technique des industriels français dans ces domaines", loue le ministère des Armées.

L'aéronef est ainsi doté d'un radar de surveillance maritime ainsi que de la boule optronique Euroflir 410, puissante caméra multi-spectrale montée sous l'avion, permettant d'identifier des navires à très longue distance de jour comme de nuit.

Le déploiement progressif de ces avions est en outre une illustration de la coopération industrielle croissante entre Paris et New Delhi en matière de défense. Ainsi, si les premiers exemplaires de l'Albatros sont assemblés en France, ils le seront en Inde à partir de 2028, au titre des compensations ("offset") que Dassault Aviation doit à l'Inde dans le cadre de la vente de 36 avions de combat Rafale.