Surendettement : forte progression des dossiers fondés sur les paiements en plusieurs fois et les mini-crédits, souligne la Banque de France information fournie par Boursorama avec Media Services 27/06/2025 à 15:13
Le surendettement a fortement augmenté en 2024 et la tendance se confirme en 2025. Le nombre de dossier reste cependant inférieur à ce qu'il était il y a dix ans.
Les dossiers de surendettement présentant un paiement en plusieurs ou un mini-crédit -des prêts de quelques centaines d'euros- ont fortement progressé en 2024, affirme vendredi 27 juin la Banque de France.
En 2024, 17% des dossiers de surendettement présentent un paiement fractionné ou un mini-crédit , selon les données du rapport annuel de l'Observatoire de l'inclusion bancaire (OIB), un organisme tripartite -banques, secteur associatifs, pouvoir public- créé en 2013. C'était 1% en 2022 et 7% en 2023.
"Nous sommes attentifs à un certain nombre de nouveaux produits, par exemple les mini-crédits ou les paiements fractionnés" qui "peuvent faire peser des risques accrus sur les publics fragiles ", a déclaré lors d'une conférence de presse le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau,
Les paiements fractionnés, aussi appelés "trois fois sans frais" ou BNPL (pour "buy now pay later", en français "achetez maintenant payez plus tard" ) représentaient l'an dernier 8,2 milliards d'euros, soit 12,1% des crédits à la consommation (hors découverts). Les mini-crédits prennent souvent la forme de montants limités, de quelques centaines d'euros, proposés facilement, parfois par SMS, à une clientèle jeune.
Près de 500.000 surendettés en France
Le surendettement a fortement augmenté en France l'an dernier, et est encore orienté à la hausse cette année, avec +6% sur les cinq premiers mois de 2025. L'inflation, aujourd'hui contenue, a pu avoir des "effets différés sur un certain nombre de ménages en situation difficile" , a souligné le gouverneur.
Le nombre de personnes surendettées approche les 500.000, un total cependant en baisse ces dix dernières années. La Banque de France comptabilise également près de 4,6 millions de personnes en situation de fragilité financière.
Ils règlent en moyenne 201 euros par an de frais bancaires , dont plus de la moitié (108 euros) est liée aux frais d'incidents, selon la Banque de France. À peine un quart acceptent de souscrire à l'offre spécifique à destination des populations en situation de fragilité financière (OCF), que les banques doivent obligatoirement proposer aux personnes éligibles.
Les crédits à la consommation (prêts personnels, crédits renouvelables, crédits affectés, locations avec option d'achat, paiements fractionnés et les minicrédits) représentent aussi les trois quarts des incidents de paiement, selon la Banque de France. Ils sont commercialisés par des start-up comme Alma ou Younited et des acteurs installés comme Cofidis (Crédit Mutuel) ou Cetelem (BNP Paribas).