Supermarchés : des producteurs les accusent de "se désengager du marché bio" et craignent "la casse" information fournie par Boursorama avec Media Services 29/11/2022 à 15:04
Dans une lettre ouverte à Leclerc, Coopérative U, Carrefour , Auchan, Casino, Intermarché et Cora ce mardi 29 novembre, des représentants de la filière biologique constatent "une progression de la demande pour les 'premiers prix'" portant préjudice au bio.
Ils craignent le risque "de provoquer de la casse dans les fermes et entreprises", en pleine "inflation galopante". Dans une lettre ouverte publiée ce mardi 29 novembre, des représentants de la filière biologique accusent plusieurs enseignes de distribution de "se désengager du marché bio".
S'adressant à Leclerc, Coopérative U, Carrefour, Auchan, Casino, Intermarché et Cora, ces producteurs constatent "une progression de la demande pour les 'premiers prix'" portant préjudice au bio. Pour les trois organisations signataires de la lettre ouverte (Synabio, FOREBio et la FNAB), l'inflation n'est toutefois pas la seule cause du désamour récent des consommateurs pour le bio. "Le développement de démarches telles que HVE (certification Haute Valeur Environnementale, NDLR) ou Zéro résidu de pesticides, qui s'approprient les codes du label bio alors qu'elles sont loin d'offrir le même niveau d'exigence, crée la confusion chez les consommateurs", estiment-elles.
Synabio, FOREBio et la FNAB reprochent notamment à la grande distribution de démanteler ses équipes auparavant dédiées au bio, de noyer leurs produits dans "des catégories aux contours mal définis comme 'l'offre durable'", ou encore de diminuer le réassort en produits bio. Elles chiffrent cette baisse à 7,3% entre janvier et septembre 2022.
Entre janvier et juin 2022, les ventes du bio étaient en baisse de 6,3%
"Nous risquons d'entrer dans un cercle vicieux qui pourrait en quelques mois mettre en péril des filières entières et compromettre les efforts engagés depuis des années par les pouvoirs publics, les producteurs et les entreprises pour passer en bio", s'émeuvent-elles encore. Cette situation risque de provoquer "de la casse dans les fermes et entreprises", les fermes s'engageant dans le bio ayant besoin d'au moins 3 ans voire 5 ans pour "décrocher le label", rappellent-elles.
L'inflation, en particulier celle sur les produits alimentaires (+12% sur un an en octobre, selon l'Insee), risque de dégrader la qualité de l'alimentation des Français. Entre janvier et juin 2022, les ventes du bio étaient en baisse de 6,3%.