Succession : « Je suis experte en patrimoine et voici 5 astuces peu connues pour transmettre vos biens sans payer d’impôts »
information fournie par Biba Magazine 07/11/2025 à 15:51

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Transmettre son patrimoine à ses enfants sans se ruiner en impôts, c’est possible. Mais connaissez-vous vraiment toutes les astuces légales pour protéger vos biens et vos proches ? Une experte en gestion de patrimoine révèle 5 stratégies peu connues pour anticiper votre succession en toute sérénité. Conditions, âge, montants… Voici comment éviter une fiscalité trop lourde avec votre héritage.

Transmettre un patrimoine à ses enfants ou petits-enfants sans alourdir la facture fiscale est un casse-tête pour beaucoup. Pourtant, plusieurs solutions légales et peu connues permettent d’ optimiser votre succession . Elisa Gulli, experte en patrimoine et co-fondatrice la plateforme d’épargne en ligne Belermain, dévoile cinq méthodes efficaces pour transmettre son patrimoine de son vivant tout en limitant les impôts et les frais de succession . Dans une interview avec aufeminin.com , elle explique comment alléger la transmission et protéger votre héritage .

Dans un contexte où la fiscalité sur les successions reste complexe, anticiper la transmission de son patrimoine est devenu essentiel. Les règles évoluent régulièrement, et il existe des dispositifs souvent méconnus qui permettent de transmettre des biens à ses descendants en évitant au maximum d’être taxé. De la donation classique au démembrement de propriété, en passant par la création d’une SCI familiale, ces stratégies offrent des leviers puissants pour préserver son patrimoine. Suivez le guide pour comprendre ces solutions et choisir celle qui correspond le mieux à votre situation.

1. Donation classique : un abattement de 100 000 euros tous les 15 ans sans impôts

La donation classique est la méthode la plus simple et la plus utilisée. En France, vous pouvez donner jusqu’à 100 000 euros à chacun de vos enfants tous les 15 ans, sans payer de frais, que ce soit en argent ou en biens immobiliers . « La loi le permet, sans impôts », précise Elisa Gulli. Toutefois, cette opération nécessite un acte notarié, ce qui engendre des frais, mais garantit la sécurité juridique de la donation. Pour un bien immobilier, il faut formaliser par écrit la part donnée. Pour les petits-enfants, l’abattement est plus limité, à 5 310 euros tous les 15 ans. Cette méthode est idéale pour transmettre progressivement un patrimoine important tout en respectant la législation fiscale.

2. Donation Sarkozy : un don en argent simplifié et sans acte notarié

Moins connue, la donation dite « Sarkozy » permet de donner jusqu’à 31 855 euros tous les 15 ans, sans avoir à passer par un notaire . Cette option est réservée aux donateurs de moins de 80 ans et s’adresse aux enfants, petits-enfants, voire arrière-petits-enfants . La donation s’effectue par simple virement bancaire accompagné d’un formulaire fiscal à transmettre à l’administration. « On peut faire nous-même le virement et l’associer à un document fiscal, à remplir par la personne qui reçoit le don et transmise au fisc », explique Elisa Gulli. Cette solution est particulièrement pratique pour transmettre rapidement de l’argent sans frais notariaux , tout en bénéficiant d’un abattement fiscal intéressant .

3. Présent d’usage : offrir de petites sommes sans déclaration ni fiscalité

Pour des occasions spéciales comme Noël, un anniversaire, un mariage ou un premier emploi, il est possible d’offrir des petites sommes d’argent appelées « présents d’usage » . Ces dons ne sont pas soumis à déclaration ni à taxation , à condition qu’ils restent raisonnables par rapport au patrimoine du donateur et aux liens familiaux. « Il n’y a rien à déclarer », confirme Elisa Gulli. Cette méthode simple et discrète permet d’aider ses proches sans formalités ni coûts, tout en cultivant la générosité familiale au quotidien (mais sans exagérer).

4. Démembrement de propriété : transmettre la nue-propriété tout en gardant l’usufruit

Le démembrement de propriété est une stratégie patrimoniale avancée qui concerne les biens immobiliers. Le donateur transmet la nue-propriété d’un bien à ses enfants tout en conservant l’ usufruit , c’est-à-dire le droit d’usage et de percevoir les revenus. « Au décès du donateur, les héritiers deviennent pleins propriétaires sans payer de droits de succession « , précise Elisa Gulli. Il faut savoir que la valeur de la nue-propriété augmente, tandis que celle de l’usufruit diminue, avec l’âge du donateur. Cela rend la transmission plus chère avec le temps . Par exemple, à 91 ans, la nue-propriété atteint 90 % de la valeur du bien, alors qu’à 21 ans, elle ne représente que 10 %. « Plus on le fait tôt, plus le barème fiscal est avantageux « , assure l’experte. Mais si cette méthode est idéale pour transmettre une résidence secondaire, elle est moins recommandée pour la résidence principale avant 80 ans. Pourquoi ? Cela implique de se déposséder partiellement du bien.

5. SCI familiale : transmettre des parts sociales en gardant le contrôle du patrimoine

La Société Civile Immobilière (SCI) familiale est un autre outil intéressant pour transmettre un patrimoine immobilier . Les parents montent une SCI avec leurs enfants et leur transmettent non pas directement des biens, mais des parts sociales . « Mais les parents restent gérants même après avoir donné des parts », explique Elisa Gulli. Cette organisation permet de conserver le contrôle de la gestion tout en bénéficiant d’abattements fiscaux importants : chaque parent peut donner jusqu’à 100 000 euros à chaque enfant tous les 15 ans , sans impôt hors frais de notaire. En cumulant ces dons à 50, 65 et 80 ans, il est possible de transmettre jusqu’à 300 000 euros par enfant sans droits de succession . La SCI évite les blocages liés à l’indivision et protège la cohésion familiale.

Ces cinq méthodes, détaillées par Elisa Gulli, offrent des solutions concrètes pour transmettre un patrimoine familial tout en limitant la fiscalité . Elles permettent de préparer sereinement l’avenir de ses enfants et petits-enfants, en alliant simplicité, sécurité juridique et optimisation fiscale. Souvenez-vous qu’anticiper la transmission reste la clé pour préserver son héritage et éviter les mauvaises surprises au moment du partage.