Starmer appelle à renforcer les moyens d'action longue portée de Kiev information fournie par AFP 24/10/2025 à 15:05
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé vendredi à "en faire plus" pour renforcer les moyens d'action longue portée de l'Ukraine, lors d'une rencontre avec Volodymyr Zelensky avant une réunion des alliés de l'Ukraine.
"Je crois que nous pouvons en faire plus en termes de moyens, particulièrement de moyens longue portée", a déclaré Keir Starmer, avant une réunion dans l'après-midi de la "coalition des volontaires" - 26 pays essentiellement européens qui soutiennent Kiev.
"Et bien sûr, il y a le travail vital de la coalition des volontaires sur les garanties de sécurité" à apporter à Kiev, a-t-il ajouté.
L'entretien entre MM. Zelensky et Starmer est intervenu après que le roi Charles III eut accordé une nouvelle audience au président ukrainien - leur troisième rencontre au Royaume-Uni depuis le début de l'année.
Le chef du gouvernement travailliste, qui codirige cette coalition avec le président français Emmanuel Macron, veut "placer l'Ukraine dans la position la plus forte possible à l'approche de l'hiver" face aux forces de Moscou, selon ses services.
L'Ukraine a été ces dernières semaines la cible d'attaques russes redoublées sur ses infrastructures énergétiques, qui menacent de priver sa population d'électricité et de chauffage.
L'Ukraine produit certains missiles de type longue portée (Flamingo, Neptune) et reçoit des Européens des Scalp français et des Storm Shadow britanniques, mais en petites quantités.
Elle a réclamé, sans succès, des missiles allemands Taurus. Et les Américains ont refusé jusqu'ici de livrer les missiles Tomahawk que M. Zelensky espérait. Le président russe Vladimir Poutine a averti qu'une telle livraison constituerait "une nouvelle escalade".
- Utilisation d'avoirs russes -
Pour financer la fourniture de "systèmes de longue portée" à l'Ukraine et la défense ukrainienne, M. Starmer devrait appeler les partenaires de la coalition à "achever le travail" concernant l'utilisation des avoirs russes gelés en réponse à l'invasion de l'Ukraine à grande échelle par Moscou, selon un communiqué de Downing Street.
Dans ce domaine, les dirigeants européens réunis jeudi à Bruxelles ont effectué un premier pas timide, en demandant à la Commission d'explorer les moyens de financer l'Ukraine sur les deux années à venir, laissant la porte ouverte à la mise en place d'un prêt qui s'appuierait sur ces avoirs.
Immobilisés du fait de sanctions occidentales, les avoirs représentent quelque 210 milliards d'euros.
Cette proposition sera au menu du sommet européen de décembre, repoussant de facto les arbitrages les plus difficiles. Elle est formulée en termes vagues en raison des réserves de la Belgique où se trouve l'essentiel des fonds.
La saisie pure et simple de ces avoirs est une ligne rouge pour les pays de l'UE, mais la Commission européenne propose, grâce à ces derniers, de financer un prêt de 140 milliards d'euros à Kiev.
Présent à Bruxelles jeudi, Volodymyr Zelensky avait exhorté les dirigeants à sauter le pas. Dans la soirée, il s'est montré optimiste sur ce thème en saluant les "bons résultats" du sommet.
- Sanctions -
Keir Starmer a salué les "énormes progrès" réalisés cette semaine pour cibler les hydrocarbures russes, après la décision des Etats-Unis de prendre à leur tour des sanctions contre ce secteur.
Le président Donald Trump s'était refusé longtemps à prendre de telles mesures, mais a estimé que ses conversations avec son homologue russe ne menaient "nulle part".
Ces sanctions impliquent un gel de tous les actifs des géants pétroliers Rosneft et Lukoil aux Etats-Unis, et une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire affaire avec eux.
Moscou a dénoncé des sanctions américaines "contre-productives", Vladimir Poutine jugeant qu'elles n'auraient pas d'"impact significatif" sur l'économie de son pays.
La réunion de vendredi à Londres se tient en mode hybride: la Première ministre danoise Mette Frederiksen, son homologue néerlandais Dick Schoof et le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte devaient participer en présentiel. Vingt autres dirigeants - dont le président français Emmanuel Macron - sont attendus en visioconférence.