Soudan-La proposition américaine de cessez-le-feu n'a été acceptée par aucun des belligérants
information fournie par Reuters 25/11/2025 à 17:27

par Federico Maccioni

Aucune des deux parties s'affrontant au Soudan n'a formellement accepté la proposition de trêve présentée par les États-Unis, a déclaré mardi l'envoyé américain Massad Boulos, alors que l'armée soudanaise accuse les Forces de soutien rapide (FSR) d'avoir mené une attaque malgré la déclaration d'un cessez-le-feu.

Massad Boulos a précisé qu'il n'y avait pas d'objection au contenu du plan proposé par les États-Unis, mais que l'armée soudanaise avait posé des "conditions préalables" qu'il a qualifiées d'impossibles à remplir.

"Nous avons présenté un texte fort pour une trêve, mais ni la SAF (armée) ni le FSR n'ont formellement accepté le texte que nous avons présenté", a déclaré mardi Massad Boulos, conseiller à la Maison blanche pour les affaires africaines et arabes, indiquant que le plan s'appuyait sur un projet, sans succès, soumis en septembre.

Lundi, le chef des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo, a annoncé que l'organisation paramilitaire allait respecter avec effet immédiat une trêve humanitaire de trois mois, conformément aux souhaits des États-Unis et des autres médiateurs que sont les Emirats arabes unis, l'Egypte et l'Arabie saoudite.

Massad Boulos a déclaré qu'il saluait la déclaration des FSR et espérait qu'elle serait respectée.

Mais l'armée soudanaise, qui combat les FSR, a déclaré mardi avoir repoussé une attaque contre une base à Babanusa, dans l'État du Kordofan occidental, la ligne de front la plus récente du conflit.

Khalid Aleisir, porte-parole du gouvernement soudanais, dirigé par l'armée, a déclaré que l'annonce faite lundi par les FSR était une "manœuvre politique évidente" destinée à détourner l'attention des atrocités commises par ses combattants.

Le président américain Donald Trump a dit la semaine vouloir s'impliquer dans la résolution du conflit au Soudan. La guerre, qui a éclaté en avril 2023 à la suite d'une lutte de pouvoir, a déclenché une famine et entraîné des meurtres ethniques et des déplacements massifs.

Le chef de l'armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan, a qualifié la dernière proposition de Washington de la pire qu'il n'ait jamais vue, affirmant qu'elle mettait l'armée à l'écart et accordait une légitimité aux FSR.

(Reportage Federico Maccioni ; rédigé par Nafisa Eltahir et Nayera Abdallah ; version française Etienne Breban ; édité par Sophie Louet)