Sika voit son bénéfice bondir en 2024 avec l'intégration de MBCC
information fournie par Boursorama avec AFP 21/02/2025 à 16:16

( AFP / FABRICE COFFRINI )

Le groupe suisse de chimie Sika, spécialisé dans les matériaux de construction, a vu son bénéfice net bondir en 2024 grâce à l'acquisition de MBCC et grimpe vendredi en Bourse malgré des prévisions prudentes pour 2025.

Malgré des conditions de marchés difficiles, son bénéfice net pour l'exercice 2024 s'est accru de 17,4% par rapport à l'année précédente, à 1,24 milliard de francs suisses (1,3 milliard d'euros), dépassant légèrement les prévisions.

Les analystes interrogés par l'agence suisse AWP l'attendaient en moyenne à 1,20 milliard de francs.

A 14H34 GMT, le titre s'appréciait de 1,57% à 239,50 francs suisses, dépassant le SMI, l'indice phare de la Bourse suisse, en hausse de 0,73%.

Ce bond du bénéfice s'explique notamment par la baisse des frais d'intégration et les synergies déjà dégagées avec l'acquisition de MBCC. En 2023, Sika avait réalisé la plus grosse acquisition de son histoire en rachetant auprès d'un fonds d'investissement cette ancienne filiale du géant allemand de la chimie BASF pour 5,5 milliards de francs.

Cette acquisition a aidé Sika à gagner des parts de marchés, même dans un environnement "exigeant", a déclaré Thomas Hasler, le directeur général du groupe, cité dans le communiqué de résultats.

L'an passé, Sika — qui fabrique notamment des colles et mortiers mais aussi des produits d'isolation pour le bâtiment et l'automobile — a dû affronter à la fois la crise de l'immobilier en Chine, la pression des taux d'intérêt sur l'immobilier résidentiel dans d'autres marchés et une baisse de la demande de la part des constructeurs automobiles en Europe.

La croissance de ses ventes a donc ralenti, en particulier en Asie, mais le groupe est tout de même parvenu à les faire progresser grâce aux projets d'infrastructures, comme le tunnel qui doit servir à moderniser le système d’égouts à Londres, une autoroute au Monténégro ou encore un pont reliant l'agglomération de Détroit aux États-Unis à la ville de Windsor au Canada, a cité M. Hasler en exemple lors d'une conférence de presse à Zurich.

- Construction de centres de données -

Ses ventes ont également été portées par la construction de centres de données, un vaste marché qui représente "700 milliards de francs d'investissements" au niveau mondial d'ici 2028, a souligné le patron de Sika.

En janvier, le groupe avait déjà publié son chiffre d'affaires annuel, en hausse de 4,7% par rapport à l'année précédente à 11,7 milliards de francs. Hors effets de changes, ses ventes ont progressé de 7,4%, dans le milieu de l'objectif de croissance de 6% à 9% qu'il s'était fixé pour 2024.

Pour 2025, le groupe s'est montré plus prudent. Il s'attend à une croissance de ses ventes hors effets de changes de l'ordre de 3% à 6% "dans un environnement économique qui se redresse lentement", précise le communiqué.

Ce ton prudent est "avisé", ont réagi les analystes de Jefferies dans un commentaire boursier, Sika se laissant ainsi de la marge de manœuvre pour relever ses projections "si les conditions de marchés s'avèraient meilleures qu'attendu durant l'année" tout en limitant le risque à la baisse "si les conditions difficiles persistaient".

Dans le communiqué, Sika a souligné que grâce à sa forte implantation locale, la quasi-totalité de ses produits vendus aux États-Unis étaient fabriqués sur place.

Aux États-Unis, le secteur du bâtiment a bénéficié des grands projets d'infrastructures lancés par l'administration de l'ancien président Joe Biden.

Le patron de Sika a reconnu que "certains de ces projets n'intéressaient pas" la nouvelle administration. "Mais il y en a d'autres", a-t-il ajouté. Lors de la conférence de presse, Mike Campion, le directeur de la zone Amériques, a souligné que la demande allait rester forte pour les centres de données avec le projet baptisé Stargate qui prévoit au 500 milliards de dollars d'investissements dans les infrastructures pour l'intelligence artificielle.

Pour 2024, Sika va verser augmenter son dividende de 30 centimes à 3,60 francs suisses par action.