Shein, Temu... des fédérations textiles européennes appellent l'UE à "des actions d'urgence" contre l'ultra fast fashion
information fournie par Boursorama avec Media Services 15/09/2025 à 14:06

( AFP / MANAN VATSYAYANA )

L'organisme représentatif Euratex et de nombreuses fédérations de plusieurs pays ont uni leurs forces pour exiger des mesures immédiates.

Vent debout contre "l'ultra fast fashion". Plusieurs fédérations européennes du textile et de l'habillement appellent conjointement l'Union européenne à "des actions d'urgence" contre la mode ultra-éphémère, dans une lettre consultée par l'AFP qui sera signée mardi 16 septembre et transmise à la Commission européenne.

Pour endiguer la "hausse sans précédent des déchets textiles" et "la pression intenable sur les entreprises européennes", les signataires demandent notamment et "sans délai" à l'UE de renforcer les barrières douanières et d'accélérer les enquêtes en cours contre ces plateformes (Shein, Temu, etc.) L'organisme représentatif Euratex (l'Union européenne de l'habillement et du textile) mais aussi de nombreuses fédérations de plusieurs pays (France, Italie, Espagne, Allemagne, Grèce, Suisse, Belgique, Portugal, etc.) ont uni leurs forces pour exiger des mesures immédiates.

"Adopter les sanctions les plus lourdes"

Ils constatent "avec une vive inquiétude la montée en puissance" de ces acteurs de l'e-commerce avec leurs "4,5 milliards de colis importés en 2024 dans l'Union européenne" et estiment que leur modèle économique est "contraire aux règles en vigueur" sur le Vieux continent, citant "la fraude à la TVA, la violation des droits de propriété intellectuelle et les allégations trompeuses". Aussi demandent-ils aux institutions européennes de "mettre en place immédiatement" et non dans quelques années la réforme du code des douanes européen. Celle-ci prévoit entre autres la suppression de l'exonération de droits de douane des colis aux montants inférieurs à 150 euros, une mesure dont bénéficient largement les mastodontes de l'e-commerce asiatique qui expédient depuis la Chine de tout petits paquets.

Les signataires plaident également pour "accélérer les enquêtes en cours et adopter les sanctions les plus lourdes" prévues par les réglementations européennes en cas d'infraction et "exiger des plateformes d'e-commerce qu'elles désignent des représentants légalement autorisés, afin qu'elles puissent être tenues légalement responsables". Enfin, ils requièrent "des frais sur les petits colis afin de financer les contrôles en douane" et que soit entamé "un dialogue avec les autorités chinoises sur ces plateformes dont les pratiques contredisent leurs objectifs environnementaux".