Sextape à Saint-Etienne: prison ferme et inéligibilité immédiate requis contre le maire information fournie par AFP 29/09/2025 à 16:23
Une peine de trois ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité avec exécution immédiate ont été requis lundi à l'encontre du maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, dans l'affaire du chantage à la sextape pour museler un rival.
"Le dossier démontre de manière totalement claire, même s'il s'en défend, que c'est Gaël Perdriau qui a validé le piège", a déclaré la procureure Audrey Quey au 6e jour du procès devant le tribunal correctionnel de Lyon.
"Gaël Perdriau est le décideur, celui qui avait la main sur la manette nucléaire", a-t-elle ajouté, en reprochant à l'édile de 53 ans d'être "le seul à ne pas avoir évolué" au cours de la procédure, le "seul à nier l'évidence."
Pour cette raison, elle a demandé une peine plus lourde contre lui que contre les autres protagonistes du dossier: soit cinq ans de prison, dont deux avec sursis, une peine "non aménageable", 50.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité.
La procureure a souligné mesurer "le trouble démocratique" d'appliquer immédiatement cette peine, ce qui empêchera Gaël Perdriau, exclu du parti Les républicains, de se représenter aux municipales de mars.
"Mais les décisions de justice doivent être harmonisées pour être comprises par nos concitoyens, et les faits sont d'une abjectivité et d'une vilenie autrement plus graves que des dossiers de détournements de fonds", a-t-elle poursuivi, en référence à l'affaire des assistants parlementaires du RN.
La magistrate a par ailleurs demandé un an de prison ferme, pouvant être aménagé au domicile sous bracelet, contre l'ancien directeur de cabinet du maire, Pierre Gauttieri.
Celui-ci a assuré à la barre que, dès son élection en 2014, Gaël Perdriau lui avait demandé de trouver un moyen de "tenir" son Premier adjoint Gilles Artigues, dont il doutait de la loyauté.
Ce dernier, un élu centriste, catholique opposant au mariage homosexuel, a été filmé à son insu en 2015 dans une chambre d'hôtel à Paris.
La procureure a requis deux ans fermes contre l'ancien adjoint à l'Education Samy Kéfi-Jérôme et son ancien compagnon Gilles Rossary-Lenglet qui, selon elle, ont une "participation équivalente" dans la mise en oeuvre du piège.
Audrey Quey a en revanche demandé la relaxe pour deux couples à la tête d'associations stéphanoises, accusés d'avoir perçu des fausses subventions municipales, reversées à Gilles Rossary-Lenglet. Selon elle, ils ont été bernés par ce dernier.