Sécurité : Gérald Darmanin veut créer un cadre légal pour autoriser la reconnaissance faciale en France
information fournie par Boursorama avec Media Services 23/05/2025 à 13:31

Le ministre a récemment dénoncé "une paranoïa sur la technologie, les libertés publiques, la question des fichiers" qui empêche, selon lui, l'usage de la reconnaissance faciale.

Gérald Darmanin à Paris, le 20 mai 2025. ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Autorisé à titre expérimental pendant les Jeux olympiques de Paris, l'usage de la vidéosurveillance algorithmique (VSA), reste illégal en France. Afin de permettre son introduction dans la législation, le garde des Sceaux Gérald Darmanin va lancer "un groupe de travail" sur la reconnaissance faciale, a annoncé vendredi 23 mai à l' AFP l'entourage du ministre.

L'objectif est de "créer un cadre légal" permettant d'"introduire cette mesure dans notre législation" , a-t-on précisé de même source. La composition de ce groupe de travail qui sera mis en place "dans les prochaines semaines" reste à définir.

L'usage de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) avait été testé "à titre expérimental et temporaire" lors des Jeux olympiques de Paris-2024 mais demeure illégal pour identifier ou suivre "en direct" une personne .

En revanche, dans l'état actuel de la législation, son usage est permis s'il s'agit d'analyser a posteriori des images déjà enregistrées et, selon la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) "pour les besoins des enquêtes judiciaires, sous réserve de respecter un certain nombre de conditions posées par le Code de procédure pénale".

"Paranoïa sur la technologie"

Le 5 mai, dans une interview sur diffusée sur YouTube, Gérald Darmanin avait fait part de son intérêt de recourir à la reconnaissance faciale pour lutter contre l'insécurité. Cela permettrait aussi, selon le ministre, de faciliter l'embarquement dans les aéroports. "Les gens disent qu'à Roissy on met 1h30 pour passer, à Dubaï on met 10 minutes. Oui, mais à Dubaï, il y a la reconnaissance faciale", avait fait valoir Gérald Darmanin.

Il avait dénoncé "une paranoïa sur la technologie, les libertés publiques, la question des fichiers" qui empêche, selon lui, l'usage de la reconnaissance faciale.

Sur son compte X, Gérald Darmanin avait écrit qu'"utiliser la technologie et la reconnaissance faciale, ce sont les solutions pour lutter drastiquement contre l'insécurité".

"Malheureusement le Parlement s'y est toujours opposé jusqu'à présent. Nous devons tous évoluer pour la sécurité des Français", avait-il ajouté.

La reconnaissance faciale "est un outil extrêmement précieux dans le cadre de la lutte contre la délinquance et de la criminalité organisée", a indiqué l'entourage du ministre.

Interrogée sur le sujet début mai sur franceinfo , la Défenseure des Droits, Claire Hédon, s'était dit opposée à "la banalisation" de la reconnaissance faciale.