Sécurité du Louvre : les constats accablants de la Cour des Comptes information fournie par Boursorama avec Media Services 20/10/2025 à 12:37
Ce rapport des Sages consacré au musée parisien devait être initialement publié en décembre prochain. Le cambriolage spectaculaire commis dimanche a précipité la parution d'un pré-rapport, qui liste de multiples carences.
Manque de caméras de surveillance, obsolences des équipements techniques, protection incendie. Pendant que les enquêteurs traquent les cambrioleurs ayant fait main basse sur plusieurs joyaux inestimables du musée du Louvre, des informations surgissent sur la sécurité du bastion culturel national, faisant état de ses failles en matière de sécurité.
Un rapport de la Cour des comptes indique ainsi que le musée "n'est pas parvenu à rattraper son retard dans le déploiement d'équipements destinés à assurer la protection des oeuvres". Les grandes lignes de l'étude, qui devait être publiée en décembre 2025, ont été communiquées lundi 20 octobre, au lendemain du cambriolage au cours duquel huit pièces "d'une valeur patrimoniale inestimable" ont été dérobées.
Les caméras manquent à l'appel
La cour, qui s'est penchée sur la période comprise entre 2019 et 2024, parle ainsi d'un "retard persistant" dans ce domaine. Le déploiement de nouveaux équipements de surveillance s'est concentré "sur un certain nombre de salles, notamment les espaces d'expositions temporaires du hall Napoléon (+150%), ce qui explique que le taux de couverture total des salles n'ait augmenté que de 15%", pointe le rapport.
"Et ce alors que 60% des salles de l'aile Sully et 75% pour l'aile Richelieu ne sont pas protégées par des dispositifs de vidéo-surveillance" , est-il précisé.
La cour estime par ailleurs que "sous l'effet d'une fréquentation croissante, le cycle d'obsolescence des équipements techniques du musée s'est accéléré de façon nettement plus importante que le rythme des investissements engagés par l'établissement pour y remédier".
Le rapport rappelle que des avaries sur les infrastructures techniques avaient notamment conduit le musée le plus visité au monde à fermer en urgence deux salles lors de deux expositions en 2023-2024 : "Naples à Paris" et celle consacrée à Claude Gillot, dessinateur, illustrateur, peintre et graveur du XVIIIe siècle.
Une mise aux normes incendie débutée en 2010 toujours inachevée
La cour souligne par ailleurs, que "si l'essentiel des études préalables (aux travaux nécessaires) a été réalisé au cours des dernières années", leur "mise en oeuvre opérationnelle apparaît inégale et d'une façon générale très limitée".
"Les montants financiers engagés de faible ampleur au regard des besoins estimés et du budget annuel de l'établissement, reflètent cette tendance à faire du lancement des travaux liés aux schémas directeurs une variable d'ajustement", ajoute-t-elle. En 2024, la mise aux normes du système de protection incendie, entamée en 2010, "n'est toujours pas achevée", déplore également le rapport.