Scènes de liesse à Gaza et Israël à l'annonce d'un accord sur le plan Trump information fournie par Reuters 09/10/2025 à 10:30
Les Palestiniens et les familles des otages israéliens retenus à Gaza ont laissé éclater leur joie jeudi après l'annonce d'un cessez-le-feu imminent et de la libération prochaine des otages, Israël et le Hamas ayant approuvé dans la nuit la première phase du plan du président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre dans l'enclave palestinienne.
À Gaza, où la plupart de la population a été déplacée par les bombardements israéliens, des hommes ont applaudi dans les rues dévastées, alors même que les frappes israéliennes se poursuivaient dans certaines parties de l'enclave.
"Dieu merci pour le cessez-le-feu, la fin de l'effusion de sang et des tueries", a déclaré Abdoul Majid Abd Rabbo à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
"Je ne suis pas le seul à être heureux, toute la bande de Gaza est heureuse, tout le peuple arabe, le monde entier est heureux du cessez-le-feu et de la fin de l'effusion de sang. Merci et tout mon amour à ceux qui nous ont soutenus."
Sur la "place des Otages" de Tel-Aviv, où les familles des personnes capturées lors de l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 se sont rassemblées pour réclamer le retour de leurs proches, Einav Zaugauker, la mère d'un otage, ne pouvait retenir son extase.
"Je ne peux pas respirer, je ne peux pas respirer, je ne peux pas expliquer ce que je ressens (...) c'est fou", a-t-elle déclaré.
"Que dois-je lui dire ? Qu'est-ce que je fais ? Le serrer dans mes bras et l'embrasser", a-t-elle ajouté en évoquant son fils, Matan.
"Je lui dis simplement que je l'aime, c'est tout (...) C'est le soulagement."
L'accord sur la première phase du plan du président américain pour l'enclave palestinienne pourrait ouvrir la voie à la fin d'une guerre qui a ravagé la bande de Gaza depuis deux ans. Il intervient dans le cadre des pourparlers indirects sur le plan en 20 points de Trump organisés en Egypte.
"Je n'ai pas de mots pour le décrire", a déclaré Omer Shem-tov, ancien otage retenu à Gaza par le Hamas, lorsqu'il lui a été demandé ce qu'il ressentait sur la conclusion de l'accord.
"JE N'AI PAS PU M'EMPÊCHER DE RIRE ET DE PLEURER"
À Gaza, des jeunes hommes ont applaudi la nouvelle dans les rues. Certains scandaient "Allah Akbar" (Dieu est plus grand) tandis que d'autre ne pouvaient contenir leurs larmes.
"Je n'ai pas pu m'empêcher de rire et de pleurer", a déclaré Tamer al Burai, un homme d'affaires déplacé de la ville de Gaza. "Je n'arrive pas à croire que nous ayons survécu."
"Nous sommes impatients de retourner dans nos maisons, même si elles ont été détruites, de retourner à la ville de Gaza, de dormir sans avoir peur des bombardements, d'essayer de reconstruire nos vies", a-t-il déclaré à Reuters via une application de messagerie.
Selon l'accord, qui doit être signé jeudi, le retrait des forces armées israéliennes de la bande de Gaza ne sera dans un premier temps que partiel.
"Notre maison a été parmi les premières à être détruites, donc même si la guerre est terminée, nous continuerons à vivre dans des tentes, peut-être pendant des années jusqu'à ce qu'ils reconstruisent Gaza, si l'accord tient", a déclaré Zakeya Rezik, 58 ans, mère de six enfants.
Se réjouissant qu'aucun de ses enfants n'ait été tué, elle a déclaré que leur maison se trouvait dans une zone frontalière qui resterait sous occupation.
Le bureau des médias du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, a exhorté les habitants à ne pas retourner chez eux tant que l'accord n'a pas été officiellement détaillé.
Tsahal a également déconseillé aux Gazaouis de retourner dans le nord de la bande de Gaza, déclarant sur X qu'il s'agissait toujours d'une "zone de combat dangereuse".
S'il est pleinement adopté, l'accord permettrait aux deux parties d'entamer la désescalade d'un conflit régional qui a isolé Israël et qui s'est étendu à l'Iran, au Liban et au Yémen.
Selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 67.000 personnes ont été tuées et une grande partie de l'enclave a été rasée depuis qu'Israël a riposté contre l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023.
Environ 1.200 personnes ont été tuées et 251 autres prises en otage à Gaza lors de l'incursion du Hamas, selon les autorités israéliennes.
Vingt des 48 otages encore détenus par le Hamas sont présumés en vie.
"Ce sont des moments (...) attendus depuis longtemps par les citoyens palestiniens après deux années de tueries et de génocide", a déclaré Khaled Chaat, un Palestinien de la ville de Khan Younès.
(Reportage Nidal al-Mughrabi, Rami Amichay et Andreea Popescu ; rédigé par Clarence Fernandez ; version française Etienne Breban ; édité par Blandine Hénault)