Salaires : "Bruno Le Maire est mal placé" pour demander au secteur privé des augmentations, juge le président du Medef information fournie par Boursorama avec Media Services 04/07/2023 à 12:59
"Chaque chef d'entreprise regarde son compte d'exploitation et négocie avec ses syndicats", a martelé Geoffroy Roux de Bézieux.
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux s'est offusqué, mardi 4 juillet, des demandes du gouvernement d'augmenter les salaires dans le secteur privé, au vu de la faiblesse des augmentations salariales consenties aux fonctionnaires.
"Le salaire moyen par employé en France a augmenté de 5,8% (...) soit exactement l'inflation", a assuré Geoffroy Roux de Bézieux sur France Inter , alors que le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a régulièrement demandé ces derniers mois aux entreprises de relever les salaires de leurs employés pour amortir le choc de l'inflation. L'Urssaf a effectivement estimé qu'au quatrième trimestre 2022, le salaire moyen par tête avait crû de 5,8% sur un an.
L'inflation a quant à elle dépassé les 6% sur un an en début d'année selon l'Insee, avant de retomber à 4,5% en juin selon une première estimation publiée vendredi.
Le chiffre de 5,8% d'augmentation salariale "est la combinaison des primes et des salaires ", mais "au total le pouvoir d'achat a été maintenu" pour les salariés du privé, s'est satisfait Geoffroy Roux de Bézieux, dont le successeur à la tête du Medef sera connu jeudi.
"On a maintenu le pouvoir d'achat"
Le ministre de l'Économie "Bruno Le Maire ou le gouvernement (sont) mal placés (pour mettre la pression aux entreprises sur les salaires, NDLR) parce qu'on a maintenu le pouvoir d'achat de nos salariés du privé, ce qui n'est pas le cas dans la fonction publique", a taclé le dirigeant de la première organisation patronale de France.
Depuis le décollage brutal de l'inflation, d'abord lié à la reprise économique post-Covid puis à la guerre en Ukraine, les fonctionnaires ont bénéficié de deux augmentations générales, de 3,5% à l'été 2022 et de 1,5% au 1er juillet 2023. Plusieurs dispositifs de primes ont également été actionnés.
"Ma mission n'est pas de mettre la pression sur les entreprises, chaque chef d'entreprise regarde son compte d'exploitation et négocie avec ses syndicats", a martelé Geoffroy Roux de Bézieux. "Le problème, c'est que la situation économique des entreprises est très différenciée en fonction des secteurs : le luxe se porte très bien, l'aviation est repartie, mais le commerce, par exemple de textile, va mal, donc c'est très difficile de généraliser", a-t-il conclu.