Royaume-Uni: Thames Water, en crise, fait appel du plafonnement de ses tarifs information fournie par Boursorama avec AFP 14/02/2025 à 14:39
Thames Water, le plus grand distributeur d'eau du Royaume-Uni, confronté à de graves difficultés financières, a annoncé vendredi son intention de faire appel de la décision du régulateur britannique de l'eau ne l'autorisant à relever ses tarifs qu'à un niveau bien inférieur à ses attentes.
L'entreprise, dont l'avenir est suspendu à l'approbation par la justice d'un plan de financement, espérait pouvoir augmenter ses prix de 59% d'ici 2030 afin de moderniser ses vieilles infrastructures.
Mais le régulateur de l'eau, l'Ofwat, ne lui a autorisé mi-décembre qu'une hausse moyenne de la facture de 35% sur les cinq prochaines années.
Cette décision va "affecter notre capacité à financer les améliorations que nos clients et l'environnement (...) méritent légitimement", estime le président de Thames Water, Adrian Montague, dans un communiqué.
La compagnie des eaux de la région de Londres demande donc à l'autorité britannique de la concurrence, la CMA, de la revoir.
L'Ofwat lui avait en outre infligé, par la même occasion, une amende de 18 millions de livres (22 millions d'euros) pour avoir versé "des dividendes injustifiés" en dépit de piètres performances, une pratique dont l'entreprise est régulièrement accusée.
Thames Water croule sous une montagne de dettes de près de 16 milliards de livres (19 milliards d'euros) et a prévenu que, faute de financements suffisants, elle serait à court de liquidités dès le mois de mars - faisant planer le spectre d'un sauvetage public potentiellement ruineux.
La justice britannique doit se prononcer dans les prochains jours sur un endettement supplémentaire, proposé par l'entreprise et certains de ses créanciers, de 3 milliards de livres (3,6 milliards d'euros), qui donnerait un peu d'air à l'entreprise mais alourdirait encore son ardoise.
Ce ne serait qu'une solution de transition: l'entreprise, aujourd'hui détenue par un consortium d'actionnaires, au premier rang desquels un fonds de pension canadien et un autre britannique, cherche de nouveaux investisseurs, ce qui pourrait se traduire par des offres de rachat dans les mois qui viennent.