Royaume-Uni: le patronat remonté contre les hausses d'impôts des travaillistes information fournie par Boursorama avec AFP 25/11/2024 à 17:01
La principale organisation patronale britannique a prévenu lundi que les hausses d'impôts du gouvernement travailliste pèseront sur les entreprises et risquent de se traduire par des licenciements, mais la ministre des Finances assure qu'il fallait assainir le budget et que cela ne se reproduira plus.
"Le budget vient de rendre (la situation) plus difficile pour nos entreprises" et "la moitié d'entre elles envisagent désormais de réduire leurs effectifs, près des deux tiers prévoient de réduire leurs projets d'embauches", a résumé Rain Newton-Smith, directrice générale de la Confederation of British industry (CBI).
Du commerce de détail à l'hôtellerie-restauration, les entreprises de nombreux secteurs se sont élevées depuis un mois contre une hausse massive des cotisations patronales qui "nous a tous pris au dépourvu", a critiqué Mme Newton-Smith dans un discours lundi en ouverture de la conférence annuelle de l'organisation patronale.
Les employeurs étaient en effet les premiers visés dans le budget présenté fin octobre par la ministre des Finances Rachel Reeves: la hausse des cotisations patronales, mesure phare, doit rapporter 25 milliards de livres (30 milliards d'euros) par an, sur des augmentations d'impôts totales de l'ordre de 40 milliards de livres.
Cet alourdissement de la fiscalité des entreprises intervient parallèlement à la hausse du salaire minimum et à une réforme attendue du droit du travail qui mettront aussi sous pression les finances des entreprises, a encore pointé Mme Newton-Smith lundi.
"Nous avons demandé aux entreprises et aux plus riches de contribuer davantage", a reconnu Mme Reeves, qui doit s'exprimer lundi après-midi à la conférence de la CBI, selon des extraits de son discours transmis en amont à la presse.
Face à un énorme trou dans les finances publiques, le gouvernement devait d'abord "rétablir la stabilité économique", a-t-elle assuré. Mais "je n'ai pas l'intention de présenter un autre budget comme celui-ci", a-t-elle promis.
Le gouvernement n'avait "aucune alternative", a encore estimé Mme Reeves. "Je sais que ces choix auront un impact. Mais je les considère comme les bons choix pour notre pays", qui permettront notamment d'injecter de l'argent dans un service public de santé à bout de souffle, a-t-elle fait valoir.
Mais les inquiétudes des entreprises filtrent déjà dans l'économie, selon l'indice PMI Flash publié vendredi par S&P Global, qui montre que l'activité du secteur privé s'est légèrement contractée en novembre au Royaume-Uni.