Royaume-Uni: inflation stable en août, à 3,8% sur un an
information fournie par Boursorama avec AFP 17/09/2025 à 15:41

Le Premier ministre britannique Keir Starmer, à Londres le 16 septembre 2025. ( POOL / LEON NEAL )

L'inflation est restée stable en août au Royaume-Uni, à 3,8% sur un an, le même niveau qu'en juillet, a annoncé mercredi l'Office national des statistiques, renforçant les attentes d'un maintien des taux d'intérêt lors de la décision de la Banque d'Angleterre (BoE) jeudi.

La publication de ce chiffre --conforme aux prévisions des analystes interrogés par Bloomberg-- fait suite à celle de la croissance du PIB en juillet, qui est restée nulle, alimentant les craintes de "stagflation" au Royaume-Uni, une inflation durable combinée à une croissance fragile.

Selon Yael Selfin, économiste en chef pour KPMG au Royaume-Uni, ce niveau d'inflation, bien supérieur aux 2% ciblés par la BoE va "renforcer la position prudente" de l'institution en matière de baisses de taux.

"Il n'y a pratiquement aucune chance de diminution des taux demain (jeudi) de la part de la BoE, et le marché s'attend à ce qu'elle exprime ses préoccupations concernant les perspectives des prix", renchérit Kathleen Brooks, de XTB.

La banque centrale britannique avait réduit son taux directeur à 4% en août, à l'issue d'un vote serré, pour soutenir une économie à la peine.

Mme Brooks souligne que la hausse des prix au Royaume-Uni est "extrêmement élevée", faisant du pays "une anomalie à l'échelle mondiale".

"Comparé au G20, seuls la Turquie, le Brésil, la Russie et l'Argentine affichent des taux d'inflation supérieurs", souligne-t-elle.

Et dans la zone euro, l'inflation est restée stable en août à 2% sur un an, selon un chiffre révisé mercredi par Eurostat.

Ce risque de stagflation vient frapper le gouvernement travailliste --qui accueille Donald Trump pour une visite d'Etat de deux jours mercredi et jeudi-- au moment même où il est attendu au tournant sur son prochain budget, présenté le 26 novembre.

Les Britanniques spéculent depuis des mois sur de nouvelles hausses d'impôts pour redresser les comptes, après celles déjà annoncé ces derniers mois, notamment sur les entreprises, combinées à des coupes drastiques dans les finances publiques.

"Depuis avril, la hausse de l'inflation a été largement alimentée par des choix de politique intérieure, notamment l'augmentation des contributions à l'assurance nationale des employeurs", souligne Yael Selfin.

Or, "ces coûts plus élevés ont été répercutés par les entreprises sur les consommateurs", ajoute-t-elle.

La hausse des prix "complique les perspectives budgétaires", souligne Lindsay James, de Quilter Investors.

"La forte réindexation des prestations et les paiements d'intérêts plus élevés" sur les emprunts d'Etat indexés à l'inflation "signifient que la chancelière (de l'Echiquier ou ministre des Finances Rachel Reeves) aura encore moins de marge de manœuvre", ajoute-il.

"Je sais que les familles traversent une période difficile et que, pour beaucoup, l'économie semble au point mort", a réagi dans un communiqué la ministre des Finances, se disant "déterminée à réduire les coûts et à aider les personnes qui doivent faire face à des factures plus élevées".