Rock en Seine: le Crif demande la déprogrammation du groupe Kneecap accusé de soutien au Hezbollah
information fournie par AFP 21/08/2025 à 13:01

Le groupe de rap nord-irlandais "Kneecap" se produit sur scène au festival "Cabaret Vert" à Charleville-Mézières le 17 août 2025 ( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a demandé jeudi la déprogrammation du festival Rock en Seine à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), du concert prévu dimanche du trio nord-irlandais Kneecap, engagé pour la cause palestinienne et accusé de soutenir le Hezbollah.

"En maintenant les Kneecap, les organisateurs transforment Rock en Seine en festival de la honte", a déclaré le président du Crif, Yonathan Arfi sur X.

"Ils profanent la mémoire des 50 Francais victimes du Hamas le 7-Octobre comme de toutes les victimes françaises du Hezbollah, dont les 58 soldats français morts le 23 octobre 1983 lors de l'attentat du Drakkar (à Beyrouth, ndlr). Les artistes peuvent être engagés mais les apologistes du terrorisme n'ont pas leur place dans des festivals en France", a dénoncé le responsable du Crif.

Encore confidentiels il y a quelques mois, les Kneecap bénéficient d'une visibilité décuplée depuis qu'ils ont fait de chaque concert une tribune pour la cause palestinienne.

Au festival de Glastonbury fin juin, le groupe avait accusé Israël d'être un Etat "criminel de guerre".

L'un de ses trois membres, Liam O'Hanna dit Mo Chara, est poursuivi pour "infraction terroriste" après avoir arboré un drapeau du Hezbollah pendant un concert à Londres en 2024. Il a comparu mercredi dans la capitale britannique.

Dans ce contexte, la ville de Saint-Cloud a retiré sa subvention de 40.000 euros à Rock en Seine, une première.

En France, le groupe a joué aux Eurockéennes de Belfort et au Cabaret vert de Charleville-Mézières, sans incident.

Des "discussions" ont eu lieu avec l'entourage des artistes pour clarifier leurs positions et l'organisation de Rock en Seine a eu "confirmation" qu'"il n'y aurait pas de débordements", selon le directeur du festival.

"Tout propos à caractère antisémite, d'apologie du terrorisme ou appelant à la haine" fera "l'objet de poursuites judiciaires", a mis en garde le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, dans une lettre datée du 14 août, en réponse à Caroline Yadan, députée de la 8e circonscription des Français établis hors de France dont Israël fait partie qui l'avait interpellé sur le sujet.