"Rien n'est gratuit" : le système des retraites ne doit pas devenir une "pyramide de Ponzi", avertit la ministre du Travail information fournie par Boursorama avec Media Services 25/02/2025 à 13:27
"Si on veut revenir sur les 64 ans, encore faut-il trouver les ressources qui vont avec", a prévenu Astrid Panosyan-Bouvet.
Alors que les partenaires sociaux s'apprêtent à négocier pour trouver des pistes d'amélioration de la réforme contestée des retraites de 2023, la ministre du travail Astrid Panosyan-Bouvet a mis en garde mardi 25 février contre la tentation de revenir sur l'âge légal de départ. Les retraites "ne doivent pas être une pyramide de Ponzi", a-t-elle tranché.
"Il y a des sujets dont il faut aujourd'hui se saisir" pour améliorer le système des retraites, comme les "métiers usants" ou les pensions des femmes inférieures "en moyenne de près de 38% à celles des hommes", a-t-elle déclaré sur France Inter .
Mais "les retraites, ça ne doit pas être la pyramide de Ponzi" , a averti la ministre, du nom d'un système frauduleux consistant à rémunérer les premiers investisseurs avec les fonds apportés par les nouveaux entrants.
"Rien n'est gratuit", et "si on veut revenir sur les 64 ans, encore faut-il trouver les ressources qui vont avec" , a-t-elle ajouté.
Un déficit de 30 milliards en 2045
Selon la Cour des comptes, le déficit des retraites devrait atteindre 6,6 milliards d'euros en 2025 , se "stabiliser" jusqu'en 2030, puis se dégrader rapidement, pour avoisiner 15 milliards d'euros en 2035 et 30 milliards en 2045.
Parmi les questions qui se posent aux partenaires sociaux, figure également celle "du maintien en emploi des seniors", a indiqué Astrid Panosyan-Bouvet. Un rapport du conseil d'analyse économique, qui va sortir "début mars", montre que la France a connu une "vraie progression" ces dernières années "sur les 55-59 ans" , avec des niveaux d'emploi "équivalents à l'Allemagne", a-t-elle dit. "Par contre, effectivement, le taux d'activité chute brutalement après", a ajouté la ministre.
À partir de jeudi et jusqu'à fin mai au moins, les syndicats et le patronat se réuniront chaque semaine pour tenter d'amender la très impopulaire réforme de 2023, dont la mesure phare décale progressivement l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.
S'ils parviennent à un accord partiel ou total, le texte sera soumis au Parlement.