Révolution quantique : la France confirme sa place dans le top 3 européen, les jeunes pousses C12 et Pasqal à l'honneur information fournie par Boursorama avec Media Services 17/12/2025 à 11:00
Un rapport de l'Office européen des brevets souligne la bonne position de la recherche européenne dans le domaine des technologies quantiques, appelées à bouleverser l'informatique.
Une position de choix dans un "écosystème vibrant". La France fait partie des trois les pays les plus dynamiques en Europe pour le nombre de dépôts de brevets liés aux technologies quantiques, des technologies émergentes prometteuses, selon une étude de l'Office européen des brevets (OEB) publiée mercredi 17 décembre. Signe de l'émergence de ces technologies dans la recherche mondiale, le nombre de familles internationales de brevets (IPFs) - l'ensemble des demandes de brevets déposées dans plusieurs pays pour la même invention - a été multiplié par cinq depuis dix ans dans ce secteur, indique le rapport.
Les inventeurs du monde entier ont généré environ 9.740 familles internationales de brevets dans le domaine quantique entre 2005 et 2024. Les États-Unis sont en tête (3.330 brevets), suivis par l'Union européenne (1.604), le Japon (1.519), la Chine (947) et la Corée (782).
Sur cette période, la France a généré 334 familles de brevets, derrière le Royaume-Uni (447) et l'Allemagne (534). "Des choses d'une très grande complexité, qui nécessitent l'analyse d'un grand nombre de facteurs ou de paramètres dans une période très courte, sont un facteur de limitation pour les ordinateurs actuels", explique à l'AFP Gilles Requena, directeur de la recherche brevets à l'OEB.
"Or, c'est quelque chose que l'ordinateur quantique permet de faire: sa puissance de calcul est 10.000, 100.000 fois supérieure à ce que nous connaissons actuellement", poursuit-il.
Dans son rapport présentant "l'écosystème" mondial de la quantique", l'Office européen des brevets porte une attention particulière sur deux start-ups françaises.
Nanotubes en carbone et technologies de l'atome neutre
L'institution consacre ainsi deux "études de cas" à des entreprises françaises. La première, C12, est une jeune pousse parisienne spécialisée dans les processeurs quantiques, par la technologie des nanotubes en carbone qui suscite l'enthousiasme de l'OEB, qui en vante notamment des capacités de "stabilité" et d'extensibilité "sans précédent.
Le deuxième focus de l'OEB concerne la pépite Pasqal, co-inventrice de la technologie de l'atome neutre aujourd'hui spécialisée dans l'informatique quantique. L'entreprise, qui compte aujourd'hui 300 employés, a progressé depuis sa création en 2019 de la recherche fondamentale à un développement industriel à grande échelle.
Les applications potentielles sont immenses dans l'industrie, la santé ou encore l'optimisation des réseaux d'énergie ou des transports. La course à l'ordinateur quantique commercial, considéré comme la prochaine frontière technologique, mêle des grands groupes de la tech et des entreprises spécialisées.
A l'échelle mondiale, les cinq premiers déposants d'IPFs quantiques pour la période 2005-2024 sont les mastodontes IBM, LG, Toshiba, Intel et Microsoft, selon le rapport. Des entreprises européennes telles qu'IQM Finland et l'Allemande Robert Bosch figurent également parmi les premiers déposants de brevets dans ce domaine. "L'Europe a un écosystème vibrant, avec des sociétés prêtes à se positionner dans la bataille globale sur la technologie quantique", note Gilles Requena, qui insiste sur la nécessité "de développer des champions européens", via des financements suffisants. "C'est une question de souveraineté", souligne l'expert, invitant "à ne pas rater ce train technologique".