Retraite : pourquoi les Français ont-ils "autant envie de quitter le travail" à 62 ans, s'interroge le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou information fournie par Boursorama avec Media Services 29/10/2025 à 10:25
Cette question est "déterminante sur le fait que les Français résistent autant à l'idée de travailler deux ans plus", assure le ministre.
La conférence sur le travail et les retraites, en novembre, doit tenter de parvenir à un accord entre partenaires sociaux sur l'avenir du système. Mais elle devra aussi s'interroger sur la volonté des Français de "quitter le travail" à 62 ans, "quel que soit leur métier", a estimé mardi 28 octobre le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou.
Dans le cadre de la suspension de réforme controversée des retraites, adoptée en 2023, le gouvernement lancera cette conférence "fin novembre" en présence des syndicats et du patronat, dans l'espoir de parvenir cette fois à un accord entre partenaires sociaux sur l'avenir du système. "Je pense qu'il y a un chemin pour un accord" , a jugé le nouveau ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, devant la commission des affaires sociales du Sénat.
Cette conférence "mettra à plat les différents types de régime" et abordera différents thèmes ("classifications", "pénibilité", etc.), a-t-il assuré.
"Le travail, pour le dire très simplement, c'est répondre à la question 'Pourquoi autant de Français, quel que soit leur métier presque, à 60-62 ans, ont-ils autant envie de quitter le travail' ?", a annoncé le ministre du Travail.
"Les Français résistent à l'idée de travailler deux ans plus"
"Cette question, on n'a pas eu l'occasion, pour prendre un terme neutre, de la traiter. Il faut la traiter. Parce qu'elle est déterminante sur le fait que les Français résistent autant à l'idée de travailler deux ans plus", a poursuivi devant les sénateurs Jean-Pierre Farandou.
Cette conférence, dont on ne connaît pour l'heure ni le calendrier ni le fonctionnement, ne sera "pas un conclave bis, pas un lieu de négociation. (...) C'est un lieu de débat, un lieu d'expression d'avis, d'écoute d'experts", a ajouté le ministre.
Au-delà des retraites, le ministre a évoqué la possibilité d' un remise à plat dès 2026 de l'ensemble du système de Sécurité sociale , qui vient de fêter ses 80 ans. "On est en train de se demander si début 26, on n'ouvrirait pas le sujet de fond du financement de la sécurité sociale", a-t-il déclaré. "Je préfère avoir le courage de regarder de manière lucide plutôt que de vivre d'expédients année après année", a-t-il ajouté.
Pour Jean-Pierre Farandou, "il faut donc avoir le courage de s'attaquer à ce monument", si "les deux chambres (du Parlement) et les partenaires sociaux nous disent qu'il faut prendre le taureau par les cornes".