Retour de pandas en Chine: au zoo de Beauval, "une page qui se tourne, pas la fin de l'histoire"
information fournie par AFP 24/09/2025 à 12:40

Les pandas géants Huan Huan (d) et Yuan Zi dans leur enclos du zoo de Beauval, le 18 février 2025 à Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher ( AFP / ALAIN JOCARD )

"Un pincement au coeur": après l'annonce lundi du retour en Chine anticipé du couple de pandas géants de Beauval, certains admirateurs ont bravé la pluie pour commencer à faire leurs adieux aux deux stars du zoo, qui dévorent les branches de bambous ou jouent sur leur balançoire comme si de rien n'était.

A l'image de ces Alsaciens revenus une deuxième journée "pour leur redire au revoir", ils étaient plusieurs dizaines mardi, parfois vêtus d'une parka à leur effigie, à saluer la femelle Huan Huan et le mâle Yuan Zi avec une nostalgie inhabituelle.

"On est un peu tristes de les voir partir", admet Catherine Heinis, venue avec son mari "notamment pour eux", mais "d'un autre côté, c'est pour leur santé..."

Le ZooParc du Loir-et-Cher a annoncé lundi à l'AFP le retour anticipé en Chine de deux de ses quatre pandas géants - les seuls en France -, en raison d'une insuffisance rénale détectée chez Huan Huan.

"La femelle souffre de petits problèmes aux reins, sans gravité pour le moment, une maladie assez fréquente chez les carnivores de cet âge, 17 ans", explique le directeur du parc Rodolphe Delord, au lendemain de l'annonce.

Il a ainsi été préféré "en concertation avec les autorités chinoises d'anticiper", même si tout ceci s'opère "avec un petit pincement au coeur".

"Ces deux pandas sont avec nous depuis 13 ans, on a vécu des choses incroyables avec eux", se remémore M. Delord.

Depuis leur arrivée en France début 2012, les pandas ont créé autour d'eux une véritable effervescence, participant au succès du parc (deux millions de visiteurs en 2023) et devenant de véritables coqueluches d'un public de fidèles.

- Chefs d'Etat -

Ils ont aussi donné naissance à trois bébés, une première en France: un mâle né en 2017 et parti il y a deux ans en Chine, mais aussi deux jumelles, qui, elles, restent à Beauval.

Les pandas géants Huan Huan et Yuan Zi dans leur enclos du zoo de Beauval, le 17 janvier 2012 à Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher ( AFP / ALAIN JOCARD )

"Ce sont les deux filles, nées en 2021 et qui pèsent plus de 100 kilos. Elles resteront avec nous au moins jusqu'en 2027", explique Rodolphe Delord.

Ce qui n'a pas empêché le ballet des adieux de débuter.

Parmi les inconditionnels, une habituée a par exemple exhibé son tatouage en forme de panda, quand d'autres préféraient quelques clichés, "les derniers avant leur retour en Chine", comme Elodie Rondard, venue de Vendée avec une amie.

Dans les coulisses, situées sous l'enclos des quatre ursidés, Fabien Papuchon, l'un des soigneurs en charge des pandas, préfère lui "ne pas trop y penser".

"C'est quelque chose pour nous, on travaille avec eux tous les jours", assure-t-il. "Papa et maman vont bientôt partir et je pense que je vais vraiment réaliser le jour du départ".

Un retour vers le Centre de conservation de Chengdu qui devrait s'effectuer "autour du 25 novembre" et sous importante protection policière, "comme des chefs d'Etat". Les pandas s'étant imposés comme de véritables enjeux diplomatiques avec la Chine.

Hors de Chine, seule une vingtaine de parcs zoologiques hébergent ces animaux et il s'agit maintenant pour Beauval de "préparer le départ, mais surtout de prolonger ce partenariat".

"C'est une page qui se tourne, évidemment, mais sûrement pas la fin de l'histoire avec les pandas", promet Rodolphe Delord.