Reprise de Brandt: le gouvernement lance un appel aux banques et investisseurs information fournie par Boursorama avec AFP 02/12/2025 à 17:52
Le ministre délégué chargé de l'Industrie, Sébastien Martin, a lancé mardi un appel aux banques et aux investisseurs pour financer le projet de reprise du groupe d'électroménager Brandt en société coopérative (Scop), à la veille d'une audience décisive.
Lundi, M. Martin avait annoncé un soutien de l'Etat à hauteur de 5 millions d'euros. Ont suivi des contributions de la métropole d'Orléans et de la région Centre-Val de Loire, équivalentes ou presque à celles de l'Etat, "donc on est déjà à peu près à 15 millions d'euros mobilisés", a précisé le ministre mardi matin au micro de RMC.
Selon des sources concordantes, entre 20 et 25 millions d'euros au total sont nécessaires pour relancer l'activité de Brandt, qui ne pourra plus payer les salaires après le 15 décembre.
La Région Centre-Val de Loire a confirmé mardi qu'elle "mettrait les moyens financiers". "Si le projet de Scop aboutit, nous doublerons l'apport des salariés", a promis son président François Bonneau à l'AFP, en soulignant que d'autres options étaient étudiées.
Le portage des sites industriels, actuellement détenus par une société basée au Luxembourg, est aussi envisagé, moyennant une somme comprise entre 4,5 et 5 millions d'euros, selon M. Bonneau.
La métropole d'Orléans a indiqué à l'AFP que les conditions exactes de son apport dans le projet seraient décidées lors d'une conférence des maires, organisée en urgence mardi soir.
Le ministre délégué à l'Industrie a demandé aux banques "qu'elles jouent le jeu". Qu'elles "fassent un peu transpirer leurs règlements parce que je sais qu'en 24 heures, c'est pas facile de prendre des engagements pour accompagner un projet", a-t-il déclaré.
"Mais derrière, il y a quand même une entreprise qui représente 700 salariés" et "surtout, il y a des savoir-faire", a-t-il souligné. "S'il y a des gens qui veulent sauver l'industrie française, il y a encore 24 heures pour le faire et d'être un peu patriote, ça ne fera pas de mal", a plaidé M. Martin.
Mercredi, le tribunal des affaires économiques de Nanterre examinera à partir de 11H00 les offres de reprise du groupe Brandt.
Le projet de Scop (société coopérative et participative), soutenu par le groupe Revive, permettrait de sauver 300 emplois, sur les près de 700 que compte Brandt en France, d'après M. Martin.
Parmi les autres projets déposés, aucun ne propose de sauver les deux usines du groupe, situées près d'Orléans, dans le Loiret, et à Vendôme, dans le Loir-et-Cher, d'après des sources concordantes, dont des élus locaux.
Depuis le placement de Brandt en redressement judiciaire, l'avenir de l'entreprise, qui appartient depuis 2014 au groupe algérien Cevital et réalise 260 millions d'euros de chiffre d'affaires, est très incertain. Sa production est presque à l'arrêt.
Le secteur du gros électroménager vit des temps difficiles. Affecté par la crise persistante de l'immobilier, il a connu l'an dernier un nouveau recul de ventes (-3,9%), après une baisse déjà en 2023. L'achat de ces produits, notamment des appareils de cuisine, est souvent lié à un déménagement ou à l'acquisition d'un logement.