Rennes: rassemblement de soutien à un enseignant de maternelle menacé information fournie par AFP 21/11/2025 à 10:34
Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle dont un enseignant a été menacé par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme.
Cet enseignant, également directeur de l'école maternelle publique Clôteaux, dans le sud de Rennes, a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a indiqué jeudi le procureur de la République, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte.
Selon des sources syndicales, la famille n'aurait pas toléré que l'instituteur accompagne la fillette aux toilettes.
"On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, secrétaire départemental du syndicat Force ouvrière des écoles en Ille-et-Vilaine, présent devant l'école.
"Il n'y a pas d'aspect religieux derrière tout ça" a insisté Fabrice Lerestif, secrétaire général FO d'Ille-et-Vilaine, reprenant les termes du ministre de l’Éducation, Édouard Geffray, en marge d’un déplacement jeudi à Villeurbanne (Rhône).
Environ 150 personnes, dont des enseignants d'écoles voisines et une trentaine de parents d'élèves, étaient présents devant l'école, fermée pour la journée. "Soutien à notre collègue", "Parents unis ! Respect et soutien total à nos enseignants", clamaient deux pancartes accrochées aux grilles.
Parmi les parents d'élèves, Pierre Yacger est venu avec ses enfants soutenir l'équipe éducative "en qui on a pleinement confiance". Concernant le directeur, "on n'a jamais eu de retour négatif", a-t-il dit.
Choqué, l'enseignant est depuis en arrêt de travail. Il est "meurtri par la situation" qui a "eu un impact fort sur l'ensemble de l'école", "une école où tout se passe bien", a précisé Mickaël Bézard.
Le corps enseignant demande que la fillette, toujours scolarisée dans cette école, soit changée d'établissement, "pour retrouver aussi un climat serein", a-t-il poursuivi.
"Cette enfant, peut-être, va être scolarisée ailleurs", a estimé Gaëlle Rougier, adjointe à l'éducation à la ville de Rennes. "Il va bien falloir poursuivre une médiation avec la famille", a-t-elle ajouté.