Réforme des retraites : pour Bruno Retailleau un vote à l'Assemblée est une "roulette russe"

information fournie par Boursorama avec Media Services 10/03/2023 à 11:13

Le sénateur LR estime que le gouvernement est face à un dilemme, alors qu'il peut utiliser l'article 49-3 de la constitution pour passer son texte en force.

Le président du groupe LR au sénat, Bruno Retailleau le 2 mars 2023. ( AFP / Christophe ARCHAMBAULT )

Le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a estimé vendredi 10 mars que la Première ministre Elisabeth Borne allait avoir un "choix cornélien" au moment de faire passer sa réforme des retraites à l'Assemblée nationale.

À l'issue de la commission mixte paritaire (CMP) prévue mercredi, Mme Borne compte sur un vote des Républicains à l'Assemblée pour approuver la réforme sans avoir à utiliser le 49.3 (adoption d'un texte sans vote). Mais l'évocation de cette hypothèse se faisait de plus en plus insistante vendredi.

Le 49-3, "la grosse Bertha"

"Il y a le problème de l'Assemblée nationale. Moi je suis sénateur et ça n'est pas à moi de faire les comptes, c'est madame Borne qui devra les faire", a répondu au micro de Sud Radio le sénateur de Vendée qui souhaite l'adoption de la réforme, pour "le bien des Français" et pour "sauver ce régime de retraite par répartition".

"Elle va avoir un choix cornélien: c'est la roulette russe ou c'est la grosse Bertha", a-t-il ajouté.

"La roulette russe, c'est essayer de compter sur un peu plus que le hasard pour avoir une majorité, il y a une partie de pari qui n'est pas pascalien parce que quand on perd, on perd vraiment et sinon la grosse Bertha, c'est le 49.3", a-t-il explicité.

Avant cette étape, il y aura la CMP "où on peut aboutir à la condition que la majorité présidentielle se montre ouverte notamment à nos propositions", a averti Bruno Retailleau.

"Comportement antidémocratique de la gauche"

Et encore avant cela, le débat au Sénat se poursuit et doit se terminer dimanche à minuit. "Je souhaite qu'on aille au bout (de l'examen du texte) et je pense que c'est parfaitement possible", a-t-il estimé, en déplorant le "comportement antidémocratique" de la minorité de gauche au Sénat qui veut "bloquer la majorité".

Selon lui, "l'obstruction est la maladie du parlementarisme" et il a reproché à la gauche sénatoriale d'avoir "industrialisé l'obstruction", tout en reconnaissant qu'il s'agit d'une "obstruction civilisée" par contraste avec celle de la Nupes à l'Assemblée.

Le Sénat a progressé laborieusement jeudi dans l'examen du texte, après l'adoption la veille du report à 64 ans de l'âge de départ, sur fond de grèves persistantes et de blocages épars.