Réforme des retraites : l'élargissement de la suspension va coûter 200 millions d'euros en 2026 et 500 millions en 2027
information fournie par Boursorama avec Media Services 12/11/2025 à 10:01

"Cette suspension de la réforme des retraites, clairement, c'est d'abord un acte de stabilité politique", a estimé le ministre du Travail, qui souligne que ce gage donné à la gauche est un pas vers le vote d'un budget.

Jean-Pierre Farandou à Paris, le 5 novembre 2025. ( AFP / THIBAUD MORITZ )

L'élargissement de la suspension des retraites , obtenu par la gauche, va coûter coûtera 200 millions en 2026 et 500 millions en 2027, selon l'amendement déposée mercredi 12 novembre par le gouvernement et consulté par l' AFP . Cet élargissement sera financé par la hausse de la CSG sur les revenus du capital, votée la semaine passée par l'Assemblée nationale lors du volet recettes du projet de loi de finances sur la sécurité sociale, a précisé le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, invité sur France 2 .

"Il y a 1,4 point de CSG supplémentaire qui sera de nature à être utilisé" , a-t-il déclaré.

"On a intégré les carrières longues (...) on a aussi intégré ce qu'on appelle les catégories actives et super actives de la famille fonction publique", a expliqué le ministre. "Ce sont des métiers difficiles: on pense aux policiers , aux pompiers , on pense aux égoutiers , on pense aux pompiers professionnels , on pense aux contrôleurs aériens . Ce sont des gens qui pourront partir plus tôt (...) Ils gagneront un trimestre, c'est important. C'est à peu près 20% de personnes supplémentaires", a estimé Jean-Pierre Farandou.

"Il faut un budget pour la France"

Le ministère du Travail avait précisé mardi que "les carrières longues, certaines catégories de la fonction publique, ou encore les personnes nées au cours du premier trimestre 1965" pourraient aussi bénéficier de la suspension de la réforme des retraites. C'était une demande émanant de la gauche, en particulier des écologistes et des communistes, dans le cadre de l'examen du projet de budget de la sécurité sociale.

"C'est un ajustement (...) L'amendement a été déposé ce matin à 8h", a ajouté le ministre mercredi.

Interrogé sur le bien-fondé de cette suspension des retraites, et sur ce qu'il en pensait en tant que citoyen, Jean-Pierre Farandou s'est montré pragmatique : "Cette suspension de la réforme des retraites, clairement, c'est d'abord un acte de stabilité politique" , a-t-il affirmé.

"On voit bien que c'était une condition nécessaire. (...) Je suis convaincu de la stabilité, il n'y a pas que moi, en gros 61% des Français ont besoin de cette stabilité. Ils ont bien compris qu'il faut qu'un gouvernement puisse travailler pour répondre à leurs attentes. Il faut un budget pour la France, à la fois le budget général comme pour la sécurité sociale", a-t-il développé.

Exigée par les socialistes pour ne pas censurer le gouvernement Lecornu, la suspension de la réforme des retraites est enfin débattue mercredi à l'Assemblée et devrait être approuvée en première lecture, même si les échanges s'annoncent houleux à gauche.

Vers 15h, les députés commenceront à débattre en priorité de l'article du projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui suspend jusqu'à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres à cotiser. Concrètement, la génération née en 1964 partirait à 62 ans et 9 mois (comme la précédente) au lieu des 63 ans prévus par la réforme. Ces assurés partiraient avec 170 trimestres cotisés au lieu de 171. Si aucune autre réforme n'était votée après la présidentielle, l'application de la réforme Borne reprendrait ensuite, avec un trimestre de décalage.