Réforme des retraites "de gauche", "travailleurs mis à genoux" par les blocages : Dussopt et Attal jouent la carte de ceux qui "triment"
information fournie par Boursorama avec Media Services 06/03/2023 à 10:06

Dans les colonnes du Parisien/Aujourd'hui en France , le ministre du Travail avait estimé que le texte portant la réforme des retraites "aurait pu être mené par un gouvernement sociodémocrate". Il défend sa ligne, faisant notamment valoir les mesures "sur les carrières longues et la pénibilité".

Gabriel Attal et Olivier Dussopt, à l'Assemblée nationale, le 16 février 2023 ( AFP / Ludovic MARIN )

Pendant que les opposants à la réforme des retraites se préparent à une nouvelle journée d'action contre le projet du gouvernement, le ministre de Travail Olivier Dussopt est revenu lundi 6 mars sur son interview publiée dans le week-end dans les colonnes du Parisien/Aujourd'hui en France , dans laquelle il a défendu une réforme "de gauche" et "sans perdants".

Qu'aurait donc été selon lui une réforme "de droite" ? "Une réforme sans les mesures d'accompagnement", a t-il répondu, lundi 6 mars, à l'antenne de franceinfo , faisant valoir notamment les mesures "sur les carrières longues et la pénibilité", qui ont depuis été pour certaines amendées lors du passage du texte au Sénat.

Le ministre invoque également l'histoire parlementaire des réformes des retraites, dont la dernière, qu'il avait votée, sous Français Hollande : "Au cours des 20 dernières années, il y a eu 5 réformes. 4 par la droite, 1 par la gauche. A aucune des alternances, aucune des nouvelles majorités n'a remis en cause aucune des réformes. La réforme que nous menons, un gouvernement socio-démocrate la mènerait à condition de vouloir sauver le système par répartition", a martelé le ministre, dans la lignée de son entretien publié dimanche, où il estimait que la réforme "crée des droits qu’on ne connaissait pas, notamment sur la pénibilité et les aidants". C'est une réforme "bien construite, nécessaire, juste et équilibrée", a t-il abondé sur franceinfo .

Certains slogans ne sont "pas entendables", selon Dussopt

Interrogé sur la journée de manifestations du 7 mars, et sur les blocages annoncés par certaines oppositions , le ministre a déploré un appel à mettre la France à l'arrêt qui pénaliserait les "travailleurs. "La mobilisation sociale est légitime, mais il y a un certain nombre d'expressions qui ne sont pas entendables. "Mettre l'économie à genoux, c'est en réalité mettre les travailleurs à genoux", a t-il lancé. C'est mettre ceux qui ont besoin d'un emploi à genoux. C'est mettre ceux qui déjà rencontrent des difficultés dans des difficultés encore plus grandes. L'expression d'un désaccord, c'est légitime, mais ça ne doit pas entrainer un blocage du pays qui serait dangereux pour notre économie", a t-il abondé.

Au cours du week-end, Gabriel Attal avait haussé le ton contre les syndicats qui souhaitent mettre la "France à l'arrêt", expliquant déjà que ce sont "les Français qu'ils vont bloquer" et "les travailleurs qu'ils vont mettre à genoux". Pour le ministre, les grèves pour certaines reconductibles qui vont toucher des secteurs clés de l'économie comme les transports, vont pénaliser "ceux qui triment, c'est-à-dire les Français qui doivent se lever le matin, prendre leur métro, leur RER, leur voiture pour aller travailler".