RATP : Catherine Guillouard va quitter la présidence du groupe pour "des raisons personnelles" information fournie par Boursorama avec Media Services 01/09/2022 à 15:10
Le mandat de la présidente de la RATP prendra fin le 30 septembre. En attendant le recrutement d'un successeur, le groupe sera dirigé par Pierre-Alain Roche et Jean-Yves Leclercq.
Une nouvelle inattendue dans le monde des transports publics. Les ministères de l’Économie et des Transports ont annoncé dans un communiqué commun, publié jeudi 1er septembre, que la patronne de la RATP Catherine Guillouard va quitter ses fonctions fin septembre, après cinq années passées à réformer le groupe public avant l'arrivée de la concurrence. "Catherine Guillouard a informé l’État actionnaire qu'elle souhaitait mettre fin à ses fonctions de présidente-directrice générale du groupe RATP pour raisons personnelles ", ont-t-ils écrit.
"D'un commun d'accord, son mandat prendra donc fin le 30 septembre prochain", ont-ils ajouté. Catherine Guillouard, 57 ans, était aux commandes de la RATP depuis août 2017. Elle avait alors succédé au poste de PDG de la Régie à l'actuelle Première ministre Élisabeth Borne , devenue ministre des Transports dans le gouvernement d’Édouard Philippe, et avait été reconduite en juillet 2019 pour un mandat de cinq ans.
"Une femme d'action"
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a salué "une femme d'action". "Elle a transformé en profondeur le groupe RATP et a accéléré son développement", a-t-il ajouté, louant sa " bonne gestion de l'un des premiers réseaux de mobilité au monde " et "la mise en œuvre du plan de décarbonation des transports publics".
"Immenses remerciements pour le travail accompli auprès de ses collaborateurs et des usagers. Depuis 2017 elle a conforté la RATP comme acteur clé du transport en Ile-de-France, dans notre pays et à l'international", a enchéri le ministre délégué aux Transports Clément Beaune. A la tête de la RATP, Catherine Guillouard s'est essentiellement attachée à préparer l'ouverture à la concurrence , la Régie devant perdre progressivement son monopole dans les transports en commun du cœur de l'agglomération parisienne.
Elle a entrepris de réorganiser le groupe, en créant notamment des "business units" correspondant mieux à ses activités, actuelles ou futures. Non sans certaines tensions sur le plan social : elle a par exemple dénoncé l'accord réglant le temps de travail des conducteurs de bus, premier secteur concerné par l'ouverture à la concurrence (début 2025).
Une procédure de recrutement en cours
Pendant un mandat marqué par la longue grève contre la réforme des retraites de l'hiver 2019/20 et la crise sanitaire, la dirigeante s'est aussi attachée à diversifier les activités du groupe public, qui a réalisé près de 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier . Histoire de compenser les inévitables pertes qu'entraînera l'ouverture à la concurrence dans son pré carré.
Le gouvernement a "d'ores et déjà" lancé une procédure de recrutement pour lui désigner un successeur, selon le communiqué. En attendant sa nomination, la RATP sera provisoirement dirigée par le représentant de l’Etat Pierre-Alain Roche pour la présidence du conseil d'administration et par le directeur financier Jean-Yves Leclercq pour la direction générale.