Prostitution, travail forcé... : il y a "un risque élevé" de traite d'êtres humains pendant les JO-2024 à Paris information fournie par Boursorama avec Media Services 11/12/2023 à 16:20
"On veut lancer un message clair de fermeté" aux réseaux qui exploitent des prostituées ou des travailleurs forcés. Magistrats, forces de l'ordre ou encore hébergeurs vont devoir travailleur ensemble, selon le gouvernement.
La mission Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof), s'est inquiété lundi 11 novembre du "risque élevé" de traite d'êtres humains pendant les Jeux olympiques de 2024 à Paris.
Des mesures de sensibilisation et un système d'alerte vont être mis en place contre les risques de prostitution ou de travail forcé, notamment avec la plateforme Airbnb, a indiqué à l' AFP la secrétaire générale de la Miprof et ex-ministre des Sports, Roxana Maracineanu à l'occasion de la présentation du 3e plan de lutte contre l'exploitation et la traite des êtres humains à Paris.
"Nous avons été alertés par nos office centraux, à la fois sur la partie exploitation sexuelle et sur la partie travail. Nos offices savent qu'à chaque fois qu'il y a de grands évènements sportifs ou culturels, avec un afflux de personnes, spectateurs ou participants, des phénomènes de réseaux s'amplifient, selon l'ancienne ministre. On veut lancer un message clair de fermeté à ces réseaux , on va faire en sorte que les acteurs d'un même territoire se rencontrent afin d'anticiper le mieux possible. Il faut faire comprendre que ce n'est pas possible en France d'exploiter, par exemple, des mineurs à des fins prostitutionnelles.
Faire la chasse aux réseaux
"Sur le plan de la sensibilisation, on a une mesure qui va permettre aux acteurs de terrain de se rencontrer, via un module de formation avec l'École nationale de la magistrature. Lorsqu'il s'agit de mineurs, il faut d'abord considérer ces personnes comme des victimes, c'est le message que l'on veut faire passer aux magistrats, aux forces de police et aux gendarmes, a-t-elle précisé. Il faut que tous sachent détecter les signaux faibles. Le jeune qui fait les poches dans la rue, c'est l'auteur d'un délit, oui, mais avant tout, c'est une victime d'un réseau , donc il ne faut pas le laisser repartir. C'est ce que cherchent les réseaux : en mettant en avant des enfants, ils misent sur le fait que les forces de l'ordre les laissent plus facilement repartir."
"Pendant les Jeux olympiques, la prostitution ne va pas forcément se passer dans la rue, ou en bas des hôtels vu qu'on a une chaîne hôtelière assez vigilante. Ce qui nous préoccupe, c'est la prostitution logée , à l'intérieur des appartements, c'est pour cela que c'est indispensable d'engager toute la chaîne d'hébergement", selon Roxana Maracineanu.
"Les Gîtes de France sont déjà venus nous voir pour s'engager, en disant qu'ils voulaient faire de la prévention vis-à-vis de leurs hébergeurs. Airbnb va communiquer sur la thématique prochainement. On va mettre en place un système d'alerte via lequel la plateforme -dans le cas d'Airbnb- ou l'intermédiaire entre hébergeur et personnes hébergées puisse signaler à la Miprof les signaux faibles dès qu'ils apparaissent, a-t-elle encore indiqué.