Dépeint comme "menteur" et "violent", Jubillar tente de répondre à sa belle-famille
information fournie par AFP 30/09/2025 à 17:17

Cédric Jubillar au procès du meurtre de son épouse Delphine, le 23 septembre 2025 à la cour d'assises du Tarn, à Albi ( AFP / Lionel BONAVENTURE )

La cour d'assises du Tarn a plongé mardi dans l'intimité de la famille élargie de Delphine et Cédric Jubillar, en écoutant les témoignages des frères et soeur de la disparue et les réponses que le peintre-plaquiste, accusé d'avoir tué son épouse, leur a apportées.

"C'est un menteur. Je n'ai jamais trop pu lui faire confiance", a lancé à propos de son beau-frère Cédric la grande soeur de Delphine, Stéphanie, à qui ont été confiés les enfants du couple Jubillar, Louis et Elyah après la mise en examen et l'emprisonnement de leur père en juin 2021.

Comme ses deux petits-frères Sébastien et Mathieu, elle a évoqué le comportement "violent" de l'accusé "dans la manière d'éduquer Louis", son fils aujourd'hui âgé de 11 ans.

- "Coup de pied" -

Lors d'un repas de famille, alors que Louis avait près de 5 ans et s'était mis à courir, "Cédric lui a donné un coup de pied assez violent", a raconté Stéphanie, précisant que lorsque Delphine est intervenue, "il lui a dit qu'il fallait l'élever +à la dure+".

Me Laurent Boguet, l'un des avocats des enfants du couple Jubillar, le 22 septembre 2025 au palais de justice d'Albi ( AFP / Lionel BONAVENTURE )

Interrogé à ce sujet dans l'après-midi par l'un des avocats des enfants du couple, Laurent Boguet, Cédric Jubillar a reconnu, lors de sa troisième prise de parole du procès: "A chaque fois qu'il (Louis, ndlr) fait une grosse bêtise (...) en général je lui mets une gifle et et je le mets au coin."

Face au témoignage de Stéphanie faisant état du fait que Louis devait parfois rester à genoux sur des briques de construction, il a lâché: "S'il y a des Lego, moi je fais pas attention."

Si la défense et les parties civiles ont noté qu'aucun témoignage n'avait fait état de violence physique à l'encontre de Delphine, sa famille a parlé de pressions psychologiques exercées par Cédric sur son épouse. Interrogé à ce sujet par Me Boguet, l'accusé a lancé: "Si elle était soumise comme vous le dites, elle n'aurait pas eu droit à des sorties etc., donc elle n'était pas tant soumise que ça!"

"Je l'aimais, j'étais amoureux d'elle (...) et après on s'est perdus", a-t-il aussi déclaré, situant le moment de la fracture "à partir du moment où elle a demandé le divorce".

Interrogé à propos des raisons possibles qu'il avait évoquées concernant la disparition de son épouse Delphine, infirmière de 33 ans, dont celles de l'endoctrinement dans une secte ou d'un départ pour le jihad, il a répondu: "Elle est peut-être partie, on sait pas. Ce qui est sûr, c'est que moi je lui ai rien fait à Delphine."

- Pyjama panda -

Dans la matinée, une experte en identification d'empreintes génétiques a présenté le résultat d'analyses réalisées sur des objets ayant marqué l'enquête: le fameux pyjama panda que portait Cédric Jubillar qui avait surpris les gendarmes intervenant à son domicile, juste après son appel au 17, ainsi que la couette saisie dans le tambour de la machine à laver, près de laquelle le peintre-plaquiste s'affairait à l'arrivée de ces enquêtrices.

Diverses traces de sperme et d'enzymes pouvant révéler la présence de salive ont été découvertes, ainsi que des micro traces de sang, mais les analyses n'ont globalement pas apporté de preuve indéniable de l'implication de Cédric Jubillar.

Une ex-compagne de Cédric Jubillar, qui a assuré que ce dernier lui avait avoué lors d'un parloir avoir tué son épouse, a raconté lors de son audition par les enquêteurs: "Il m'a parlé de la couette et de la housse de couette (...) lorsqu'il a étranglé Delphine, elle s'est vidée dessus".

Alors qu'elle préparait les fêtes de Noël et qu'un couvre-feu était en vigueur à partir de 20H00, la mère de famille de 33 ans a disparu de sa maison de Cagnac-les-Mines, un village près d'Albi, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.

Le procureur de Toulouse Dominique Alzéari, le 18 juin 2021 à Toulouse ( AFP / VALENTINE CHAPUIS )

La deuxième semaine du procès du peintre-plaquiste de 38 ans a débuté par l'audition lundi de l'ancien procureur de Toulouse, Dominique Alzeari, qui avait annoncé la mise en examen de l'accusé le 18 juin 2021, lors d'une conférence de presse émaillée d'"inexactitudes", selon la défense.

Le verdict est attendu le 17 octobre.