Principales réactions politiques à la condamnation de Marine Le Pen
information fournie par Reuters 01/04/2025 à 13:41

Le tribunal correctionnel de Paris a jugé lundi Marine Le Pen coupable de détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires européens du Front national (devenu Rassemblement national, RN) et l'a condamnée à quatre ans de prison dont deux ans ferme, ainsi qu'à cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire.

Cette peine pourrait remettre en cause une éventuelle candidature de la cheffe de file du parti d'extrême droite à l'élection présidentielle en 2027.

Voici les principales réactions politiques en France et à l'étranger depuis lundi:

* FRANÇOIS BAYROU, PREMIER MINISTRE

"La France est le seul pays qui fait ça", a déclaré François Bayrou mardi matin lors d'un petit-déjeuner du "socle commun" à Matignon, ont rapporté des participants à Reuters.

Le Premier ministre français avait déjà dit lundi être "troublé" par la condamnation de Marine Le Pen, selon plusieurs médias.

* YAËL BRAUN-PIVET, PRÉSIDENTE DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE À LCI:

"L’Assemblée nationale doit se faire l’écho du pluralisme politique qui existe dans notre pays, j’ai toujours été défenseuse de cela. On a besoin de pluralisme, on a besoin qu’à l’Assemblée nationale, toutes les voix puissent s’exprimer, que celle de Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national, s’exprime à l’Assemblée nationale, je ne doute pas qu’elle continuera de le faire. C’est important, toutes les voix doivent pouvoir être portées ici à l’Assemblée nationale."

* JORDAN BARDELLA, PRÉSIDENT DU RN SUR X:

"Aujourd'hui, ce n'est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c'est la démocratie française qui est exécutée."

* MARION MARÉCHAL, DÉPUTÉE EUROPÉENNE, SUR X :

"Depuis des décennies, le camp national et notre famille ont subi tous les coups, toutes les attaques, toutes les injustices.

Des juges se pensant au-dessus du peuple souverain, ont décidé d’exécuter dans un tribunal, celle qu’ils n’ont jamais pu faire reculer dans les urnes.

@MLP_officiel menait notre camp sur le chemin de la victoire. C’est sa seule culpabilité, c’est bien pour cela qu’elle est condamnée."

* ERIC CIOTTI, PRÉSIDENT DE L'UNION DES DROITES POUR LA RÉPUBLIQUE, DÉPUTÉ DES ALPES-MARITIMES SUR X:

"Le destin démocratique de notre nation confisqué par une cabale judiciaire indigne. La candidate favorite à l'élection présidentielle empêchée de se présenter. Ce n'est pas un simple dysfonctionnement, c'est un système de captation du pouvoir qui écarte systématiquement tout candidat trop à droite en mesure de gagner, de François Fillon à Marine Le Pen."

"J'adresse à Marine Le Pen tout mon soutien et lui témoigne mon amitié et ma confiance."

* ERIC ZEMMOUR, PRÉSIDENT DU PARTI RECONQUÊTE SUR X

"Ce n'est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple. Quels que soient nos désaccords, Marine Le Pen est légitime pour se présenter devant le suffrage. Je regrette que les politiciens aient donné d'eux-mêmes ce pouvoir exorbitant à la justice. Il faudra tout changer."

* MICHEL SAPIN, ANCIEN MINISTRE DE L'ECONOMIE SOUS FRANÇOIS HOLLANDE, QUI A DONNÉ SON NOM À LA LOI RELATIVE À LA TRANSPARENCE, À LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET À LA MODERNISATION DE LA VIE ECONOMIQUE, AU PARISIEN :

"C’est un jugement sévère qui, dans l’esprit des juges, traduit la gravité des faits reprochés."

"L’esprit de cette loi a fondé le raisonnement de la présidente, que je crois parfaitement juste, qui prend la mesure de ce que la société tolère de moins en moins. Le législateur n’a fait que traduire cette volonté sociétale en mettant en place des dispositifs de plus en plus rigoureux."

* LA FRANCE INSOUMISE (LFI), DANS UN COMMUNIQUÉ

"Nous notons que les faits qui sont déclarés avérés sont particulièrement graves. Ils contredisent entièrement le slogan 'tête haute, mains propres' sur lequel ce parti a longtemps cherché à prospérer.

Nous prenons acte de cette décision de justice, même si nous refusons par principe que le recours soit impossible pour un justiciable quel qu'il soit.

Quant au reste, la France insoumise n'a jamais eu comme moyen d'action d'utiliser un tribunal pour se débarrasser du Rassemblement National. Nous le combattons dans les urnes comme dans la rue, par la mobilisation populaire du peuple français, comme nous avons su le faire lors des élections législatives de 2024.

Nous le battrons aussi demain dans les urnes, quel que soit son ou sa candidate."

* JEAN-LUC MÉLENCHON, CHEF DE FILE DE LA FRANCE INSOUMISE SUR X

"Je m'associe pleinement à la déclaration de la coordination du mouvement insoumis. Et j'ajoute : la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple. C'est à cela que servirait le référendum révocatoire dans une 6e République démocratique".

* CYRIELLE CHATELAIN, PRÉSIDENTE DU GROUPE ÉCOLOGISTE ET SOCIAL À L'ASSEMBLÉE NATIONALE

"La loi, c'est la même pour tous ... Il n'y a aucune excuse, quand on vole l'argent des Français, on est puni. Point. Quand on est élu, on a un devoir d'exemplarité", a-t-elle déclaré devant la presse au Palais-Bourbon.

* FABIEN ROUSSEL, SECRÉTAIRE NATIONAL DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS (PCF)

"La justice est la justice. 'Selon que vous serez puissant ou misérable' comme écrivait La Fontaine, elle doit être la même pour tous. D'autant que Mme Le Pen est une responsable politique qui exige plus de fermeté de la part de la justice ! Respectons la justice, donc."

* PRISCA THÉVENOT, DÉPUTÉE ENSEMBLE POUR LA RÉPUBLIQUE

"La justice est là, elle s'exprime et c'est à nous de la respecter et d'autant plus en tant que politiques", a-t-elle déclaré devant la presse depuis le Palais-Bourbon. "A partir de combien dans les sondages on estime qu'on est au-dessus des lois ?", a-t-elle déclaré devant la presse depuis le Palais-Bourbon.

* OLIVIER FAURE, PREMIER SECRÉTAIRE DU PARTI SOCIALISTE SUR X :

"Poutine, Medvedev, Trump, Musk, Bolsonaro, Orban, Salvini, Wilders, l’internationale réactionnaire au chevet de l’extrême droite française. Le combat contre la démocratie, contre la République est entré dans une nouvelle phase. Il suppose la détermination de tous les démocrates."

* DONALD TRUMP, PRÉSIDENT DES ETATS-UNIS

"Elle est interdite de se présenter (à une élection) pendant cinq ans, alors qu'elle est la principale candidate. Cela ressemble à ce pays (les Etats-Unis), ça ressemble vraiment beaucoup à ce pays", a déclaré Donald Trump, en référence semble-t-il aux différentes procédures judiciaires engagées à son encontre avant son retour au pouvoir.

Le président américain a également qualifié la condamnation de Marine Le Pen de "très grave".

* GIORGIA MELONI, PRÉSIDENTE DU CONSEIL DES MINISTRES ITALIEN SUR X

"Quiconque tient à la démocratie ne peut se réjouir de la condamnation qui touche la dirigeante d'un grand parti et prive des millions de citoyens de représentation."

* DMITRI PESKOV, PORTE-PAROLE DU KREMLIN

"De plus en plus de capitales européennes s'engagent sur la voie du non-respect des normes démocratiques. Bien sûr, nous ne souhaitons pas interférer dans les affaires intérieures de la France, nous ne l'avons jamais fait, et il s'agit des affaires intérieures de la France. Mais, de manière générale, nos observations des capitales européennes montrent qu'elles n'hésitent pas à outrepasser la démocratie dans le processus politique."

* MATTEO SALVINI, VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES ITALIEN DANS UNE DÉCLARATION

"Ceux qui craignent le jugement des électeurs sont souvent rassurés par la décision des tribunaux. À Paris, on a condamné Marine Le Pen et on voudrait l'exclure de la vie politique. Un film déplorable que l'on voit également dans d'autres pays, comme la Roumanie. La condamnation de Marine Le Pen est une déclaration de guerre de Bruxelles, à un moment où les pulsions belliqueuses de Von der Leyen et de Macron sont effrayantes. Nous ne nous laisserons pas intimider, nous ne nous arrêterons pas : en avant, mon ami !"

* VIKTOR ORBAN, PREMIER MINISTRE DE LA HONGRIE SUR X

"Je suis Marine!"

* SANTIAGO ABASCAL, PRÉSIDENT DU PARTI D'EXTRÊME DROITE ESPAGNOL VOX

"Ils ne parviendront pas à faire taire la voix du peuple français."

* GEERT WILDERS, PRÉSIDENT DE LA FORMATION POPULISTE NÉERLANDAISE PARTI POUR LA LIBERTÉ (PVV) SUR X

"Je suis choqué par le verdict incroyablement dur prononcé contre @MLP_officiel. Je la soutiens et je crois en elle à 100% et j'espère qu'elle remportera l'appel et deviendra présidente de la France."

* ELON MUSK, MILLIARDAIRE ET CONSEILLER DE LA MAISON BLANCHE SUR SON RÉSEAU X

"Quand la gauche radicale ne parvient pas à gagner via le vote démocratique, elle abuse du système judiciaire pour emprisonner leurs opposants. C'est leur mode d'emploi habituel à travers le monde."

* JAIR BOLSONARO, ANCIEN PRÉSIDENT DU BRÉSIL

"Cette condamnation est clairement du militantisme judiciaire de gauche. Partout où se trouve la droite, la gauche et le système travailleront à sortir leurs opposants du jeu."

(Rédaction de Paris, compilé par Blandine Hénault, Benjamin Mallet et Zhifan Liu)