Pouvoir, politique et incertitude : la course au CIO s'intensifie sur les rives ensoleillées de la Grèce information fournie par Reuters 19/03/2025 à 14:56
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Coe, Coventry et Samaranch Jr considérés comme les favoris pour la présidence du CIO
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Plus de 100 membres participeront au vote dans une station balnéaire grecque
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Lappartient s'attend à plusieurs tours de scrutin avant que le vainqueur ne soit désigné
par Ossian Shine
PYLOS, Grèce, 19 mars - La course pour le poste le plus puissant du sport mondial a pris vie mercredi, dans le cadre éblouissant de la mer Ionienne, où les sept prétendants à la présidence du Comité international olympique (CIO) ont fait leurs derniers pas avant un vote, jeudi, qui façonnera le paysage sportif de la prochaine décennie.
Derrière les façades dorées et l'hospitalité cinq étoiles de la station balnéaire de Costa Navarino, dans le sud-ouest du Péloponnèse, en Grèce, des rumeurs d'alliances et de tactiques de vote circulaient alors que les membres du CIO se réunissent pour la 144e session de l'instance, la dernière sous la direction de Thomas Bach.
Le vainqueur de l'élection présidentielle dirigera l'organisation multisports la plus riche du monde, avec des revenus d'environ 7 milliards de dollars (6,4 milliards d'euros) par cycle de quatre ans.
Sous la brise méditerranéenne, les sept candidats à la succession de Thomas Bach ont dû affronter nombre de caméras et de micros alors qu'ils étaient conduits à déjeuner sur une terrasse surplombant la mer.
"Je suis toujours là", a plaisanté devant les journalistes le Britannique Sebastian Coe, considéré comme l'un des favoris.
Kirsty Coventry, qui figure également parmi les candidats les mieux placés, était tout aussi circonspecte, ne s'arrêtant que pour faire un bref commentaire aux médias allemands avant que la Zimbabwéenne ne se dirige vers la terrasse.
PLUSIEURS TOURS DE SCRUTIN
Le dernier à quitter la salle où se déroule la session fut l'Espagnol Juan Antonio Samaranch Jr, fils du septième président du CIO qui a dirigé l'instance de 1980 à 2001.
"Il est très facile, dans ce monde (olympique), de confondre un sourire avec un vote, une amitié avec un vote, un mot gentil avec un vote", a souri l'Espagnol, interrogé sur le déroulement de la campagne. "Nous devons tous être très prudents dans cette interprétation."
"C'est un très bon système. Tous les membres du CIO ont une chose qui est extraordinairement précieuse, à savoir un vote et sa confidentialité", a-t-il ajouté. "Cela donne à chacun d'entre nous une indépendance totale pour décider de ce que nous pensons être le mieux. Et nous ne le saurons que lorsque les vrais votes auront été exprimés."
Juan Antonio Samaranch Jr complète le trio considéré comme favori, mais ne prend rien pour acquis. "Je ne sais pas si nous gagnerons ou perdrons des voix (dans les heures restantes avant le vote), mais je peux vous promettre que je travaillerai jusqu'à la toute dernière seconde."
David Lappartient, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et de l'Union cycliste internationale (UCI), a insisté sur le fait que la course était très ouverte et qu'il s'attendait à plusieurs tours de scrutin avant qu'un vainqueur ne se dégage.
"DANS LA COURSE"
Sur la centaine de votes que les membres exprimeront, le vainqueur devra obtenir une majorité absolue. Si ce n'est pas le cas, le candidat ayant obtenu le moins de voix est éliminé et un autre tour de scrutin est organisé.
"Dans la course, toujours dans la course", a souri David Lappartient, avant de s'appuyer sur une métaphore cycliste. "Je pense que ça roule vite, mais je suis toujours dans la première partie du peloton. Je n'ai pas été lâché par le peloton. Je continue donc à croire que c'est possible."
"Je respecte mes collègues, qui sont également candidats, mais je pense que je suis l'une des options potentielles pour gagner demain."
Johan Eliasch et Morinari Watanabe n'ont pas voulu spéculer. "Nous verrons demain", a déclaré le premier, président de la Fédération internationale de ski (FIS), tandis que le second, président de la Fédération internationale de gymnastique, a simplement glissé : "J'attends."
Le dernier candidat, le prince Fayçal al Hussein de Jordanie, a déclaré : "J'ai parlé à plus de membres au cours des trois ou quatre derniers mois qu'au cours des quatre dernières années, et c'est ce qui m'a le plus marqué : l'engagement."
(Reportage d'Ossian Shine, version française Vincent Daheron)