Pouvoir d'achat : Michel-Edouard Leclerc s'attend à une inflation à "7%, 8%, peut-être 9% d'ici l'hiver" information fournie par Boursorama avec Media Services 28/07/2022 à 14:50
"Aujourd'hui, nous sommes nombreux dans la distribution à annoncer des 7%, 8%, peut-être 9% d'ici l'hiver. Ca va se passer dans tous les magasins", a mis en garde Michel-Edouard Leclerc, président du directoire des supermarchés E. Leclerc, sur BFMTV/RMC ce jeudi 28 juillet.
L'inflation galopante - à 5,8% aujourd'hui - met à mal le pouvoir d'achat des Français. Et si la situation n'est pas près de s'améliorer, elle pourrait même empirer. Selon Michel-Edouard Leclerc, président du directoire des supermarchés E. Leclerc, des taux très élevés pourraient être atteints cet hiver, a-t-il estimé sur l'antenne de BFMTV/RMC ce jeudi 28 juillet.
"En octobre novembre, sur votre chaîne, j'ai annoncé ce que l'on observait sur le marché mondial - c'est-à-dire ce retour de l'inflation. J'avais dit que le président se représenterait avec plus de 4% d'inflation", a-t-il commencé.
"Aujourd'hui, nous sommes nombreux dans la distribution à annoncer des 7%, 8%, peut-être 9% d'ici l'hiver. Ca va se passer dans tous les magasins", a mis en garde Michel-Edouard Leclerc. Quelques heures plus tard, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a précisé, également sur BFMTV : "Ce que dit le ministre de l'Economie et des Finances, c'est que nous sommes au pic de l'inflation. Cette inflation va commencer à baisser en 2023."
"Nous, sur le terrain, on voudrait saisir l'autorité publique, les sénateurs, les députés, pour qu'ils regardent un peu la formation des prix : est-ce que vraiment cette inflation est justifiée ? Pour nous, il y a beaucoup de non transparence", a déploré Michel-Edouard Leclerc.
Pour rappel, fin juin, le président du directoire des supermarchés E. Leclerc avait fait sensation en parlant de hausses "suspectes" demandées par les industriels dans le cadre de renégociations sur les prix des denrées destinées aux grandes surfaces.
Le pic inflationniste est encore à venir
Mercredi, des députés chargés de se pencher sur l'inflation ont indiqué ne pas être en mesure à ce stade de dire si des pratiques suspectes contribuent à la hausse des prix actuelle, tout en appelant à une vigilance renforcée.
Aurélie Trouvé (LFI) et Xavier Albertini (Horizons), rapporteurs d'un groupe de travail mis en place par la commission des Affaires économiques, ont souhaité poursuivre leurs investigations à la rentrée, soulignant que le pic inflationniste était encore à venir.
Sur la question sensible d'éventuels "spéculateurs", s'agissant en particulier des prix agricoles et des produits alimentaires, "nos travaux n'ont pas permis à mon sens de conclure à des comportements abusifs systémiques de la part des industriels ou des distributeurs", a affirmé Xavier Albertini devant la commission. Toutefois, "la situation actuelle paraît justifier un contrôle plus poussé, de la part du gouvernement, des comportements des uns et des autres", a-t-il souligné.
Aurélie Trouvé a déclaré que "pour l'instant, les données ne nous permettent pas de répondre de manière ferme" sur la question de la spéculation. Tout en soulignant que le groupe de travail avait déjà auditionné pas moins de 38 personnalités, elle a indiqué qu'une enquête approfondie sur ce sujet demandait plus de temps et a déploré la difficulté à obtenir des données chiffrées. "Il faut que l'on aille beaucoup plus loin dans les obligations de transparence" imposées aux acteurs économiques, a-t-elle souhaité.