Poutine ne veut pas évoquer un éventuel assassinat de Khamenei
information fournie par Reuters 19/06/2025 à 02:06

par Simon Robinson

Le président russe Vladimir Poutine a refusé jeudi de discuter de la possibilité qu'Israël et les Etats-Unis éliminent le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, et a déclaré que le peuple iranien se rassemblait autour de ses dirigeants.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ouvertement spéculé sur le fait que des attaques militaires d'Israël pourraient entraîner un changement de régime en Iran, tandis que le président américain Donald Trump a déclaré mardi que les Etats-Unis savaient où Ali Khamenei se "cachait" mais qu'ils n'entendaient pas l'"éliminer", "au moins pour l'instant".

Interrogé sur sa réaction si Israël éliminait le guide suprême iranien avec l'aide des Etats-Unis, Vladimir Poutine a répondu : "Je ne veux même pas discuter de cette possibilité."

"Nous constatons qu'aujourd'hui en Iran, malgré toute la complexité des processus politiques internes qui s'y déroulent, il y a une consolidation de la société autour des dirigeants politique du pays", a dit le chef du Kremlin aux rédacteurs en chef des agences de presse russes à Saint-Pétersbourg.

Vladimir Poutine a estimé que toutes les parties devraient chercher à mettre fin aux hostilités de manière à garantir à la fois le droit de l'Iran à une énergie nucléaire pacifique et le droit d'Israël à sa sécurité inconditionnelle.

Le président russe a déclaré qu'il avait été en contact avec son homologue américain et avec le Premier ministre israélien, et qu'il leur avait fait part des idées de Moscou pour résoudre le conflit tout en garantissant à l'Iran un accès continu à l'énergie nucléaire civile.

INSTALLATIONS NUCLÉAIRES IRANIENNES

Interrogé sur un éventuel changement de régime en Iran, Vladimir Poutine a déclaré qu'avant de s'engager dans quelque chose, il fallait toujours vérifier si l'objectif principal était atteint ou pas.

Le dirigeant russe a ajouté que les installations souterraines d'enrichissement de l'uranium de l'Iran étaient encore intactes.

"Ces usines souterraines existent, rien ne leur est arrivé", a-t-il dit.

"Il me semble qu'il serait bon que tout le monde cherche à mettre fin aux hostilités et à trouver des moyens pour que toutes les parties à ce conflit parviennent à un accord ", a indiqué le chef du Kremlin, ajoutant qu'il pensait qu'"en général une telle solution (était) possible".

Vladimir Poutine a en outre déclaré que le partenariat stratégique signé en janvier entre Moscou et Téhéran ne prévoyait pas de coopération militaire, alors qu'on lui demandait si la Russie était prête à fournir des armes moderne à l'Iran afin qu'il se défende contre les frappes israéliennes.

Il a déclaré que Moscou entretenait "de très bonnes relations avec l'Iran" et que la Russie pouvait garantir les intérêts de l'Iran dans le domaine de l'énergie nucléaire.

La Russie a proposé de reprendre l'uranium enrichi de l'Iran et de fournir du combustible nucléaire au programme d'énergie civile du pays.

"Il est possible de garantir les intérêts de l'Iran dans le domaine de l'énergie nucléaire pacifique tout en répondant aux préoccupations d'Israël concernant sa sécurité", a estimé Vladimir Poutine. "Nous avons exposé nos idées à nos partenaires américains, israéliens et iraniens."

(Avec Vladimir Soldatkin et Gleb Bryanski à Saint-Pétersbourg, Anastasia Lyrchikova et Dmitry Antonov à Moscou et Darya Korsunskaya à Londres; version française Camille Raynaud)