Pologne-Le second tour de la présidentielle sous la pression de l'extrême droite information fournie par Reuters 19/05/2025 à 12:41
La campagne du second tour de l'élection présidentielle, prévu le 1er juin, a débuté lundi en Pologne où le centriste proeuropéen Rafal Trzaskowski, allié du Premier ministre Donald Tusk, affrontera le candidat nationaliste Karol Nawrocki, soutenu par le parti Droit et Justice (PiS).
Le maire de Varsovie Rafal Trzaskowski, issu des rangs de la Coalition civique (KO) de Donald Tusk, dispose d'une légère avance à l'issue du premier tour de dimanche avec 31,4% des suffrages. Le candidat nationaliste a recueilli 29,5%.
L'extrême droite, représentée par le député libertarien Slawomir Mentzen (Confédération Liberté et indépendance) et l'eurodéputé Grzegorz Braun, notoirement connu pour ses positions antisémites, a obtenu un score cumulé de 21%, une percée sans précédent qui s'inscrit dans un mouvement de fond au sein de l'Union européenne.
L'issue du second tour dépendra largement du report des voix de l'extrême droite, qui s'oppose à la politique europhile de Donald Tusk.
Donald Tusk a accédé au pouvoir en 2023 à la tête d'une coalition gouvernementale dont les projets en matière de rapprochement avec Bruxelles et de respect de l'Etat de droit sont entravés par le pouvoir de veto du président conservateur sortant Andrzej Duda, allié du PiS.
Un sondage OPinia24 pour la chaîne de télévision privée TVN crédite Rafal Trzaskowski de 46% des intentions de vote pour le second tour et Karol Nawrocki de 44% des intentions de vote. Dix pour cent des personnes interrogées se disent indécises ou n'ont pas souhaité répondre.
"Nous devons parler à tout le monde. (...) Je suis heureux que beaucoup de jeunes se soient déplacés aux urnes, mais c'est un grand défi de les convaincre de voter pour moi", a déclaré le maire de Varsovie à des journalistes.
Il a dit tendre la main aussi bien à la gauche qu'à la droite. Les deux candidats de gauche, dont la sénatrice Magdalena Biejat alliée à Tusk, n'ont recueilli qu'un peu plus de 9% des voix et n'ont pour l'heure pas donné de consigne de vote.
Magdalena Biejat a déclaré que Rafal Trzaskowski devait montrer qu'il "traite les candidats de gauche avec sérieux".
Beaucoup de jeunes électeurs, déçus par les deux forces dominantes du pays, la Coalition civique et Droit et Justice, ont porté dimanche leurs suffrages sur Slawomir Mentzen, qui a séduit une partie de l'électorat avec son discours eurosceptique, anti-avortement et anti-immigration.
(Reportage Anna Wlodarczak-Semczuk et Pawel Florkiewicz, rédigé par Alan Charlish, version française Sophie Louet, édité par Tangi Salaün)