Pauline Basquin et son cheval Sertorius, chefs de file du dressage français information fournie par AFP 24/08/2025 à 11:22
Ils ont fait danser Versailles lors des Jeux olympiques de Paris: Pauline Basquin et son cheval Sertorius, qui seront présents au Championnat d'Europe à Crozet (Ain) fin août, sont les actuelles têtes de file du dressage français.
Leur prestation sur la musique de Stromae avait été applaudie par le public et visionnée plus de trois millions de fois, une performance pour une discipline méconnue du grand public. "On s'est vraiment sentis soutenus comme on ne l'a jamais été", relate Pauline Basquin à l'AFP.
La cavalière et sa monture se connaissent bien. Le hongre est arrivé au Cadre Noir de Saumur, prestigieuse institution équestre où travaille Pauline Basquin, à l'âge de trois ans, au départ pour rejoindre les chevaux exécutant des sauts d'école.
"Comme il était petit, ils me l'ont confié", raconte-t-elle. A cinq ans, le cheval bai a "montré des prédispositions pour la discipline du dressage" et elle l'a gardé. "C'est un peu mon cheval de coeur. On est un vieux couple maintenant. On a tout fait ensemble", confie-t-elle, souriante.
Sertorius revient de loin. "Il a eu un gros souci de santé en 2019, on a failli le perdre", raconte Pauline Basquin. Le cheval a eu une colique, première cause de mortalité chez les chevaux, a attrapé un staphylocoque en clinique et a dû être réopéré. "Il a été arrêté quasiment deux ans" mais "il est toujours là, c'est un petit guerrier", salue sa cavalière.
La Bretonne de 46 ans a toujours baigné dans le milieu équestre. "On m’a posé sur un poney que je ne savais pas encore marcher", se remémore-t-elle.
"Elle a commencé à faire de la compétition dès qu’elle pouvait, vers huit-neuf ans", se souvient son père, Charles-Henri Basquin, qui tenait un poney-club près de Rennes avec sa femme.
Cinq ans d'études en faculté de sport lui ont fait prendre conscience, que sa place était avec des chevaux. Fin 2006, elle a été embauchée au Cadre Noir comme cavalière de saut d'obstacles.
- JO de Los Angeles -
Mariée à un cavalier, elle a deux enfants. "Dans la vie le plus important pour elle, c'est sa famille", assure son père. Pauline Basquin a rejoint la section du Cadre Noir consacrée au dressage et aux galas, ce qui lui a permis de continuer la compétition mais moins souvent qu'en CSO.
Depuis sa 16e place en finale individuelle en musique, une première pour la France depuis Atlanta en 1996 et sa victoire lors de l'étape de Coupe du Monde à Madrid, elle est vue comme la cheffe de file du dressage français.
L'écuyère de Saumur prend la chose avec détachement. "J'ai de la chance que ce soit moi en ce moment, ça ne le sera pas tout le temps", dit-elle. "Une victoire en équipe me donne plus de frissons qu'une victoire en individuel", poursuit-elle.
"Elle a l’esprit compétitif", mais "ce n'est pas une individualiste, loin de là", abonde son père, mentionnant qu'elle a fait un sport collectif, du volley-ball, plus jeune. Il loue aussi "son humilité" et son sens de la fête.
"Elle est importante au sein d'une équipe car elle amène sa bonne humeur", abonde Jean Morel. "C'est une cavalière énormément à l'écoute de son cheval", elle monte "sans contraintes, avec beaucoup de légèreté", poursuit le sélectionneur de l'équipe de France de dressage.
Sertorius "n'est pas un cheval extraordinaire par rapport aux autres au niveau modèle, mais la complicité qu'elle a avec lui explique en partie leur réussite", estime le sélectionneur.
Les prochaines échéances pour le couple sont les Championnats d'Europe de dressage qui se tiendront en France, à Crozet (Ain) du 27 au 31 août et surtout les championnats du Monde en 2026, qualificatifs pour les prochains JO en 2028.
"Sertorius aura 18 ans pour Los Angeles. C'est lui qui nous dira s’il a encore envie de continuer", conclut Pauline Basquin.