Nucléaire-Nouvelles discussions prévues entre l'Iran et l'E3 la semaine prochaine
information fournie par Reuters 22/08/2025 à 17:14

(Actualisé avec détails sur la reprise des négociations la semaine prochaine)

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, et ses homologues français, britannique et allemand sont convenus de discuter de nouveau mardi au sujet du programme nucléaire de Téhéran et les sanctions, ont-ils déclaré vendredi après un appel téléphonique.

Les trois pays européens (E3) menacent de rétablir les sanctions des Nations unies contre l'Iran d'ici la fin août si Téhéran ne retourne pas à la table des négociations.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a confirmé sur le réseau social X avoir passé avec ses homologues britannique David Lammy, allemand Johann Wadephul et de l'Union européenne Kaya Kallas "un appel important à notre homologue iranien au sujet du programme nucléaire et des sanctions contre l'Iran que nous nous apprêtons à réappliquer".

Le ministre allemand des affaires étrangères, Johann Wadephul, a confirmé la tenue de pourparlers la semaine prochaine et a averti Téhéran que les sanctions seraient rétablies si aucun accord vérifiable et durable n’était trouvé pour apaiser les inquiétudes liées à son programme nucléaire. Il a rappelé que le temps était très limité et que l'Iran devait s'engager sur le fond.

Les médias d'État iraniens ont déclaré que Abbas Araqchi et les ministres des affaires étrangères britannique, français et allemand avaient convenu, lors d'un appel téléphonique des vice-ministres des affaires étrangères, de poursuivre les discussions mardi.

Lors de l'appel, Abbas Araqchi a "souligné l'incompétence juridique et morale de ces pays à recourir au mécanisme de rappel (snapback) et a mis en garde contre les conséquences d'une telle action", ont rapporté les médias iraniens.

L’E3, ainsi que les États-Unis, soutiennent que l’Iran utilise son programme nucléaire à des fins énergétiques pour développer potentiellement des capacités militaires, en violation du traité de non-prolifération. L’Iran affirme, de son côté, ne rechercher qu’une énergie nucléaire civile.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'organe de surveillance nucléaire des Nations unies, a déclaré que l'Iran était loin de développer une bombe nucléaire. La directrice nationale du renseignement américain, Tulsi Gabbard, a déclaré en mars que les responsables du renseignement n'avaient pas trouvé de preuves que l'Iran se dirigeait vers une arme nucléaire.

La République islamique a suspendu les négociations nucléaires avec les États-Unis, visant à ralentir l’accélération de son programme d’enrichissement, après que les États-Unis et Israël ont bombardé ses sites nucléaires lors d’une guerre de 12 jours en juin.

Depuis lors, les inspecteurs de l'AIEA n'ont pas pu accéder aux installations nucléaires iraniennes, bien que le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, ait rappelé que les inspections restaient essentielles.

L'Iran et L'E3 se sont réunis pour la dernière fois à Genève le 20 juin, alors que la guerre faisait encore rage, et peu de progrès ont été constatés.

La radiotélévision d'État iranienne a déclaré qu'une délégation iranienne devait se rendre à Vienne vendredi pour rencontrer des responsables de l’AIEA, sans fournir d’autres détails.

(Rédigé par Kate Entringer, avec Sudip Kar-Gupta et Nayera Abdallah, version française Elena Smirnova, édité par Augustin Turpin)