Nissan: forte perte nette au deuxième trimestre, vers une perte d'exploitation massive sur l'exercice
information fournie par Boursorama avec AFP 06/11/2025 à 10:23

( AFP / RONALDO SCHEMIDT )

Nissan a annoncé jeudi avoir enregistré une perte nette de 106 milliards de yens (600 millions d'euros) au deuxième trimestre de son exercice décalé 2025-2026, avant un second semestre s'annonçant compliqué par les taxes douanières et ses douloureux efforts de restructuration.

Le constructeur automobile japonais en difficulté a par ailleurs fait d'état pour le trimestre achevé (juillet-septembre) d'un recul de 3,8% de son chiffre d'affaires, à 2.872 milliards de yens (16,21 milliards d'euros), peu ou prou conforme aux attentes du marché.

La perte nette trimestrielle est, elle, un peu moins marquée qu'attendu par les analystes. Mais Nissan a en revanche confirmé qu'il anticipait une perte d'exploitation colossale de 275 milliards de yens (1,5 milliard d'euros) sur l'ensemble de son exercice, qui s'achèvera fin mars 2026.

Ce chiffre avait été dévoilé la semaine dernière: outre l'impact négatif persistant des droits de douane américains et des effets de change dans les mois à venir, Nissan évoquait la saisonnalité de l'activité et des risques sur les chaînes d'approvisionnement.

Sur la première moitié de l'exercice (avril-septembre), la perte opérationnelle enregistrée ne s'élève qu'à 27 milliards de yens... ce qui laisse augurer d'un second semestre extrêmement douloureux.

Le groupe, dont le français Renault détient 35%, attend par ailleurs un chiffre d'affaires annuel de 11.700 milliards de yens (66 milliards d'euros), en recul de 7,4% par rapport à l'exercice précédent.

Parmi les orages obscurcissant son horizon: les exportations automobiles japonaises vers les Etats-Unis se sont vu imposer entre avril et septembre par Washington des surtaxes de 25%. Des droits de douane plafonnés à 15% sur l'automobile sont entrés en vigueur mi-septembre, mais restent excessifs aux yeux des constructeurs nippons.

Dans ce contexte, Nissan a vu ses ventes aux Etats-Unis, en nombre d'unités, reculer de 0,9% sur un an en avril-septembre.

Les tensions commerciales interviennent alors que Nissan, engagé dans une douloureuse restructuration,, était déjà très fragilisé. Après une tentative avortée de mariage avec son compatriote Honda, il a dévoilé une perte nette annuelle colossale équivalant à 4,1 milliards d'euros sur son exercice décalé 2024-2025.

Et ce, notamment en raison des coûts liés au plan de redressement engagé par l'entreprise.

Non rentable et miné par l'essoufflement des ventes, Nissan entend réduire le nombre de ses usines de production de véhicules de 17 à 10 d'ici la fin de l'exercice 2027, pour ramener à 2,5 millions de véhicules par an, contre 3,5 actuellement, ses capacités de production hors de Chine.

Le groupe nippon vise aussi 20.000 suppressions de postes dans le monde à la même date.

"Nos résultats du premier semestre témoignent des défis auxquels nous sommes confrontés, mais ils confirment que Nissan est fermement engagée sur la voie du redressement", a néanmoins assuré le patron du constructeur, Ivan Espinosa.