Népal-Le Premier ministre Oli démissionne après des manifestations meurtrières information fournie par Reuters 09/09/2025 à 11:26
(Actualisé avec démission du PM, contexte et citation)
Le Premier ministre népalais K.P. Sharma Oli a remis sa démission mardi, a annoncé son aide, tandis que des manifestants anticorruption défiaient un couvre-feu illimité à Katmandou, au lendemain d'affrontements meurtriers qui ont fait 19 morts et plus de cent blessés.
Le gouvernement avait imposé ce blocage la semaine dernière, accusant les plateformes de ne pas s’être enregistrées auprès des autorités. La mesure a été levée dans la nuit après les violences, mais la colère contre l’exécutif n’a pas faibli.
"Le Premier ministre a quitté ses fonctions", a déclaré à Reuters son adjoint Prakash Silwal, précisant que ce départ plonge le pays dans une nouvelle phase d’incertitude politique.
Le Népal, enclavé entre l’Inde et la Chine, a aboli la monarchie en 2008 mais reste marqué par l’instabilité, avec une succession de gouvernements de courte durée et une économie fragile.
À Katmandou, des manifestants ont brûlé des pneus, jeté des pierres contre les forces de l’ordre et incendié les habitations de certains responsables politiques, selon des témoins.
Des ministres auraient été évacués par hélicoptère militaire, selon les médias locaux. La fumée des incendies a contraint l’aéroport international à suspendre l’arrivée de vols en provenance du sud, a indiqué l’autorité de l’aviation civile.
Le mouvement, qualifié par ses organisateurs de mobilisation de la "génération Z", traduit la frustration d’une jeunesse qui dénonce la corruption et réclame davantage d’opportunités économiques, d’accès à l’éducation et aux soins.
"Nous voulons un pays sans corruption et un avenir meilleur", a déclaré Robin Sreshtha, un manifestant, à Reuters TV.
Des centaines de personnes venant de villes proches de la frontière indienne se sont également mises en marche vers la capitale pour rejoindre la contestation, selon un participant contacté par téléphone.
Avant sa démission, le Premier ministre avait appelé les partis politiques à une réunion et exhorté les manifestants à recourir au dialogue pour résoudre les problèmes du pays.
(Gopal Sharma, Surbhi Misra et Shilpa Jamkhandikar; version française Jean Terzian et Noémie Naudin, édité par Augustin Turpin)