"Ne perdons pas de temps!" : le Sénat veut optimiser la loi de programmation militaire pour accélérer le renforcement des armées information fournie par Boursorama avec Media Services 28/06/2023 à 10:54
Le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat a plaidé pour un "cadencement" renforcé des dépenses.
Le Sénat s'est prononcé mardi 28 juin pour une progression plus régulière des dépenses pour le budget des armées, sur fond de bataille de chiffres avec le gouvernement, pour savoir si l'enveloppe globale de 413 milliards d'euros sur sept ans de la loi de programmation (LPM) était ou non dépassée.
"Être assuré que 413 milliards vont être dépensés pour le renforcement des Armées"
Les sénateurs ont prévu une hausse budgétaire de 3,5 mds d'euros de ce budget en 2024 (contre 3,1 prévus), puis 3,6 milliards tous les ans (au lieu de 3 milliards jusqu'en 2027 et 4,3 à partir de 2028).
"Ce que nous voulons, c'est sécuriser, être assuré que 413 milliards vont être dépensés pour le renforcement des Armées", a assuré le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat Christian Cambon (LR). "Ne perdons pas de temps!", a t-il lancé à la tribune. Mais la discussion sur l'article 3 de la LPM, "clé de voûte" du texte, selon le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, a tourné au dialogue de sourds.
Le débat porte sur les 13 milliards d'euros de ressources extra-budgétaires de l'enveloppe, ou plus précisément sur les quelque 7 milliards "non budgétés". Le ministre des Armées Sébastien Lecornu et la majorité sénatoriale de droite sont restés en désaccord sur les chiffres.
Le ministre annonce une facture portée à "au moins 416,2 milliards si ce n'est 420 milliards" du fait des modifications apportées par les sénateurs. "On est au-delà des 413 (milliards) et ça, pour le coup, évidemment ça pose des questions pour la soutenabilité budgétaire globale", a-t-il affirmé.
Pour M. Retailleau en revanche, "on modifie le cadencement, mais on reste dans l'enveloppe définie à Mont-de-Marsan par le président de la République". "C'est 413 milliards", a-t-il assuré. Le Sénat a reporté jusqu'à la fin du texte l'examen du rapport annexé qui détaille les orientations politiques et budgétaires du gouvernement sur la durée de la programmation.