Nationaliser ArcelorMittal face aux suppressions d'emplois? "Ce n'est pas la bonne réponse", juge le ministre de l'Industrie
information fournie par Boursorama avec Media Services 02/05/2025 à 09:46

Le Parti socialiste prépare un texte proposant la mise "sous tutelle" de l'Etat du site d'ArcelorMittal à Dunkerque. Le plan présenté le 23 avril par le sidérurgiste prévoit la suppression de quelque 600 postes dans le nord et l'est du pays.

( AFP / FRANCOIS LO PRESTI )

Quelle solution face aux délocalisations? La nationalisation d'ArcelorMittal "n'est pas la bonne réponse", a déclaré jeudi 1er mai le ministre de l'Industrie Marc Ferracci, alors que le géant de l'acier a annoncé récemment plus de 600 suppressions d'emplois en France.

"La nationalisation aujourd'hui, ce n'est pas la bonne réponse. On nationalise quand il y a un enjeu stratégique, mais aussi quand il n'y a pas de solution industrielle", a répondu le ministre sur BFM TV, réagissant aux appels en ce sens lors du défilé du 1er-Mai. "L'enjeu aujourd'hui, c'est de faire en sorte qu'Arcelor investisse sur le site de Dunkerque et sur les autres sites, notamment dans la décarbonisation" , a-t-il poursuivi.

Le sidérurgiste a annoncé récemment un plan d'économies pour tenter de regagner sa compétitivité en Europe avec le transfert d'activités support vers l'Inde portant sur 1.400 postes. En France, le plan ne vise pas uniquement les fonctions support. Il porte aussi sur la production, avec 636 suppressions de postes prévues, dénoncées par les syndicats.

Des salariés d'Arcelor, rejoints par des responsables de la gauche, ont défilé jeudi à Dunkerque pour dénoncer ces suppressions, notamment sur le site dunkerquois qui est le plus touché.

Le PS compte déposer "dans les prochains jours" une proposition de loi de mise "sous tutelle" de l'Etat du site d'ArcelorMittal à Dunkerque. "La nationalisation n'est pas à l'ordre du jour aujourd'hui", a souligné Marc Ferracci. "Tout doit être fait pour préserver (l'industrie) sur notre sol (...) Nous sommes engagés pour cela", a-t-il dit.

Il a réclamé une protection au niveau européen pour le secteur de l'acier, en grande difficulté face à la concurrence chinoise. A gauche, plusieurs responsables politiques réclament la relance du projet de décarbonation des sites, une protection douanière face à la concurrence accrue de l'acier chinois, une entrée de l'État au capital et refusent toute suppression de poste.

"Il ne s'agit pas simplement de dire qu'en nationalisant, on va tout résoudre"

"Aujourd'hui on a une situation sur l'acier qui est extrêmement difficile et qui réclame à la fois de la protection, du soutien aux investissements et des coûts de l'énergie plus compétitifs". "Il faut actionner plusieurs leviers. Il ne s'agit pas simplement de dire qu'en nationalisant, on va tout résoudre", a-t-il conclu. Outre Dunkerque et Mardyck, ces suppressions concernent l'usine de Florange (Moselle), et quatre autres sites, des entités employant au total quelque 7.100 salariés.

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