Municipales à Paris: Chikirou pressentie mais pas (officiellement) candidate information fournie par AFP 02/10/2025 à 05:14
Mais où est passée Sophia Chikirou? Alors que tous les candidats à l'élection municipale de 2026 à Paris sont déjà connus, les Insoumis n'ont pas encore officiellement désigné leur champion pour la capitale. Mais le doute semble peu permis autour de sa candidature.
La France insoumise a déjà prévenu qu'elle se présenterait seule à Paris et resterait loin des tractations entre le Parti socialiste, les Ecologistes et le Parti communiste, en vue d'une union dès le premier tour.
Ayant bien observé les sondages qui donnent une candidature Insoumise aux alentours de 15%, Ecologistes et communistes ne souhaitent pas insulter l'avenir et totalement fermer la porte à LFI, à l'inverse des socialistes, dont le divorce avec la formation de Jean-Luc Mélenchon est déjà acté.
Et si dans la plupart des grandes villes, les têtes de liste LFI commencent à être connues pour ce scrutin des 15 et 22 mars, à Paris une opacité demeure toujours.
"Le calendrier prévoit une désignation dans la première quinzaine d'octobre", indique sobrement La France insoumise.
"A Paris, on s'oriente vers cinq candidats pressentis. Nos cinq députés", commente le coordinateur du mouvement Manuel Bompard.
A savoir Aymeric Caron, Rodrigo Arenas, Danièle Obono, Sarah Legrain et Sophia Chikirou - qui siège également au Conseil régional d'Île-de-France.
Mais si le premier siège au groupe LFI à l'Assemblée, il n'est pas membre du parti. Et le deuxième n'est pas proche de la direction.
"On sait que ça sera Chikirou, c'est un secret de polichinelle" assure un fin connaisseur de l'écosystème Insoumis qui ne voit Sarah Legrain que comme "un plan B".
"Pour Paris il faut une personnalité médiatique. Il y aura de la baston et Sophia sait y faire", indique de son côté le député LFI Antoine Léaument, membre de la direction du mouvement de Jean-Luc Mélenchon.
- "Dégager le PS" -
De la "baston", il risque en effet d'y en avoir vu la personnalité clivante de Sophia Chikirou.
Proche de Jean-Luc Mélenchon - elle est décrite comme sa compagne - la députée de Paris, élue dans les 11e et 20e arrondissement de la capitale, a l'habitude des polémiques.
Comme quand elle a dit ne pas considérer la Chine comme une dictature ou quand elle avait traité les membres de la rédaction du Média, qu'elle dirigeait, de "tafioles de merde".
Surtout, elle a été mise en examen il y a un an pour escroquerie aggravée et abus de biens sociaux dans l'enquête sur les comptes de campagne 2017 du candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon
"Les affaires judiciaires, ce n'est pas un paramètre. On a la conscience très tranquille", assure Manuel Bompard.
Des affaires qui n'empêchent pas non plus Rachida Dati de se présenter à la mairie de Paris avec l'investiture des LR, alors qu'elle sera jugée en septembre 2026 pour corruption et trafic d'influence devant le tribunal.
Des comparaisons sont régulièrement effectuées entre ces deux enfants d'immigrés, connues pour leur franc-parler et qui ont grandi dans des milieux populaires avant de réussir en politique.
A cause de son style, Rachida Dati est d'ailleurs plutôt appréciée par les Insoumis, qui l'avaient invitée à leurs universités d'été en 2022.
Après avoir été exclue du PS en 2007, Sophia Chikirou avait rejoint La Gauche Moderne, un parti social-libéral, très vite soutien de Nicolas Sarkozy.
"Il y aura une alliance objective entre Dati et Chikirou", croit savoir un cadre parisien de Renaissance. "Elle ne tapera que sur le PS et les Ecolos", projette-t-il.
"LFI a vraiment envie de dégager le PS. Ils tuent la gauche à Paris, et ils la reconstruisent pendant six ans", indique de son côté un proche de la candidate des Républicains.
Des discussions sont actuellement en cours entre socialistes, Ecologistes et communistes et pourraient aboutir à la mi-octobre, selon une source chez les Ecologistes.
Faute d'accord sur une union, il est probable que la gauche se présente éparpillée en trois listes au premier tour: une liste PS, une liste LFI et une liste réunissant les Ecologistes, le PCF et l'Après, le parti des ex-Insoumis.