Municipales 2026 : la commission des comptes de campagne appelle les candidats à la "vigilance" sur les "ingérences étrangères" information fournie par Boursorama avec Media Services 09/09/2025 à 11:39
Les candidats doivent particulièrement prendre garde aux "approches indirectes" par le biais d'associations, groupes d'amitiés et autres "clubs de réflexion".
Les candidats aux municipales de mars 2026 doivent faire preuve de "vigilance" concernant les "propositions d'aide dont la provenance ou les intentions pourraient susciter un doute", a prévenu mardi 9 septembre la commission des comptes de campagne, qui craint des "ingérences étrangères". Son président redoute à la fois des "communautés activées" depuis l'étranger et "l'emprise" du narcotrafic. La campagne n'a pas encore commencé, mais les dépenses des candidats sont déjà surveillées , -depuis le 1er septembre et jusqu'aux scrutins des 15 et 22 mars.
Dans son "guide à l'usage des candidats", publié lundi, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) ne se contente toutefois pas de leur rappeler les règles d'usage. Dès les premières pages du document, un encadré sur fond rouge attire leur attention sur "le contexte actuel de possibles ingérences étrangères" , pour mieux les "alerter sur la nécessité de se prémunir de tout risque".
Un appel à la "vigilance" quant à "toute proposition d'aide (...) dont la provenance ou les intentions pourraient susciter un doute", y compris "à leur insu" via des "pratiques visant à dissimuler l'origine étrangère de fonds ou d'avantages" et des "approches indirectes" par le biais d'associations, groupes d'amitiés et autres "clubs de réflexion".
"Risques d'ingérences communautaires"
Cet avertissement inédit est justifié car "les risques d'ingérence étrangères sont plus forts aujourd'hui qu'ils ne l'étaient avant", a expliqué à l' AFP le président de la CNCCFP, Christian Charpy.
Moins qu'une déstabilisation massive par un État hostile, le patron de la commission des comptes appréhende plutôt "des risques d'ingérences communautaires, qui pourraient être appuyés depuis l'étranger" .
Pas nécessairement au travers de listes communautaires, peu nombreuses aux dernières municipales de 2020. Mais "il y a des communautés étrangères en France qui sont importantes (et) qui peuvent être activées pour diverses raisons par leurs pays d'origine, notamment via les réseaux sociaux".
Christian Charpy se dit également "inquiet du poids du narcotrafic dans certains quartiers et de (son) éventuelle emprise et influence sur les élections" . Une autre forme d'ingérence, pas nécessairement téléguidée de l'extérieur, mais "il faut faire très attention, parce que les narcotrafiquants sont très organisés et puissants, c'est une pieuvre extrêmement efficace".
"Avoir un maire moins attentif au trafic de drogue peut être un élément positif pour eux", insiste-t-il, donc "pourquoi n'utiliseraient-ils pas aussi les élections municipales pour essayer d'avoir un environnement moins hostile ?".