Mouvements sociaux de septembre : les taxis reportent leur mobilisation face au flou politique information fournie par Boursorama avec Media Services 28/08/2025 à 16:04
"Il ne s'agit en aucun cas d'un abandon du mouvement", ont néanmoins prévenu les fédérations de taxi, qui temporisent face aux contours imprécis des mobilisations annoncées pour la rentrée.
Face à l'incertitude politique en France, et dans la perspective du vote de confiance qui pourrait faire tomber le gouvernement Bayrou, les fédérations de taxi ont annoncé le report de leur mobilisation prévue le 5 septembre contre les nouveaux tarifs du transport sanitaire.
"Tant que l'incertitude demeure sur le maintien ou la chute du gouvernement politique, il n'existe aucune garantie d'avoir un interlocuteur politique légitime et en capacité de prendre des engagements" , ont justifié les fédérations dans un communiqué conjoint. "Lancer une mobilisation dans ce contexte reviendrait à gaspiller une énergie précieuse", ont-elles estimé.
Les fédérations de taxi avaient prévu de "mettre le pays à l'arrêt" début septembre, selon les mots du secrétaire général de la Fédération nationale du taxi Dominique Buisson à l'AFP fin août.
Elles entendaient bloquer gares, frontières, sites de distribution de carburant ou encore les Champs-Elysées à Paris pour protester principalement contre les nouveaux tarifs du transport de patients décidée par la Sécu pour dégager des économies sur ce poste de dépenses de plus en plus coûteux.
"Il ne s'agit en aucun cas d'un abandon du mouvement", ont prévenu les fédérations, "si un nouvel exécutif est nommé, nous agirons avec la même détermination pour que notre dossier soit placé en priorité dans l'agenda".
Une nouvelle convention officialisée début août a changé les règles de prise en charge par l'Assurance maladie des transports de patients par les taxis dans l'objectif d'en réduire ses coûts croissants. Elles s'appliqueront dès octobre.
Parmi les modifications, le forfait de prise en charge sera harmonisé au niveau national et augmenté mais les retours "à vide" une fois le patient déposé, coûteux, seront fortement dissuadés.
Les taxis représentent près de la moitié des coûts liés au transport sanitaire
La FNDT estime à 30% la perte potentielle de chiffre d'affaires due à cette réforme quand l'Assurance maladie affirme qu'elle profitera à la majorité des taxis. Elle n'en attend pour autant pas moins de 150 millions d'euros d'économies qu'elle juge nécessaires face aux coûts du transport sanitaire: 6,7 milliards d'euros en 2024, 7% de plus qu'en 2023, et 2,1 milliards d'euros de plus qu'il y a dix ans.
Les taxis y prennent une place de plus en plus importante et sont désormais à l'origine de presque la moitié des coûts, contre moins de 20% au début des années 2000. Pour Dominique Buisson, le transport sanitaire est de plus en plus coûteux notamment du fait que les patients ont "plus de rendez-vous" et doivent se rendre de plus en plus loin en raison de "l'éloignement des centres de soins", affirmait-il à l'AFP fin août.